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Arrestation de sous-traitants Tamasheq d’AQMI après le rapt d’Hombiri

Toumast Press, le 20 décembre 2012

mercredi 21 décembre 2011, par Tilelli

Le 12 Décembre dernier, un coup de tonnerre frappe la communauté Tamasheq de Kidal et du monde entier. Des sous-traitants d’AQMI, Hamad Ali Ag Wadossene, Heiba Ag Acherif et Raida Ag Nani sont arrêté en compagnie d’autres suspects. Le peuple Tamasheq se désolidarise de ces actions. Si ces suspects sont coupables, qu’ils soient punis à la hauteur de leur crime.

Le 28 Novembre 2011 deux français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, sont enlevés dans un hôtel d’Hombiri dans la région de Tombouctou. Au départ, ils sont annoncés comme étant des géologues travaillant pour une compagnie malienne, la Mandé Construction Immobilière (MCI), dans l’objectif d’évaluer la faisabilité d’une cimenterie dans l’Azawad. Dans l’ordre de mission délivré par la MCI, Philippe Verdon y est le « chef de mission », et Serge Lazarevic « chef minier »

Plus tard on apprendra que ses otages ne sont pas aussi cleans qu’on le croyait et que tous les deux sont des personnages bien connus des Services Secret Français. En 2003, Philippe Verdon aurait été arrêté après une tentative de putsch. Il est aussi lié à une affaire de déstabilisation du pouvoir au Madagascar. Mieux, il aurait été un collaborateur de Bob Denard, le plus connu mercenaires ayant été actif en Afrique. Serge Lazarevic n’a pas un passé moins impressionnant. En 1997, il aurait participé à un recrutement de mercenaire Yougoslave pour combattre au Zaïre auprès du Président Mobutu Sesse Seko qui faisait face à l’avancé des forces de de l’Alliance de forces démocratiques pour la libération du Congo de Laurent-Désiré Kabila qui prendra le pouvoir. Deux ans plus tard, selon la justice serbe, il est lié à un réseau clandestin qui devait assassiner en 1999 l’ancien Président Serbe, Slobodan Milosevic, le tout financé par le contre-espionnage français.

Philippe Verdon et Serge Lazarevic. AFPLe 8 Décembre 2011 dans un courrier électronique en arabe envoyé au bureau de l’AFP à Rabat au Maroc, Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) déclarait « Nous revendiquons l’enlèvement le 24 novembre des deux français, travaillant pour les services de renseignement de la France, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, ainsi que celui de trois Européens, le lendemain à Tombouctou ». Suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire pour "enlèvement en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste" ouverte par la section anti-terroriste du parquet de Paris, à de nombreuses pressions venant des Pays Bas, et d’autres pays occidentaux, le Mali qui a pourtant complètement démissionner de l’Azawad lance une enquête. Les ravisseurs ayant abandonné une carte téléphonique sur les lieux de leur crime à Hombiri, les enquêteurs finissent par remonter à Hamed Ali Ag Wadossene. Après une interpellation suivie de tortures, il finit par dénoncer ses neuf (9) autres complices. Parmi ceux-ci figurent Heiba Ag Acherif, Raida Ag Nani tous des membres des forces armées du Mali, le guide Ibrahim Ould Bah , Hassani Ould Abdallah un prêcheur salafiste, et le gérant de l’hôtel Dombia de Hombiri dont l’identité n’est pas connue. Certains d’entre eux seront arrêtés en possession d’une importante quantité d’armements.

Outre la présomption d’innocence, cette affaire met en lumière les connivences entre le Mali et les terroristes d’AQMI. En effet, au moins trois suspects sont des membres des forces de sécurité malienne. Parmi les suspects se trouvent également trois Tamasheq. Ceux-ci se sont mis au banc de la communauté en faisant tout le contraire de ce qui désigne le peuple Tamasheq. Ce peuple est connu pour son désir de liberté, liberté de déplacement aussi bien pour les membres de la communauté que pour tout le monde. En participant à ce rapt, ces hommes ont participés à une entreprise extrémiste voulant imposer ses désirs en utilisant le nom de l’islam comme alibi. Les Tamasheq sont connus pour pratiquer un Islam modéré dans lequel l’extrémisme n’a pas sa place.

En somme, nous devons demander que justice soit faite. Si ses suspects sont coupables, qu’ils reçoivent un châtiment exemplaire selon le droit. Mais ne nous trompons pas, ces arrestations sont l’arbre qui cache la forêt. Le copinage entre le gouvernement Malien et les terroristes d’AQMI ne font preuve d’aucun doute. N’eut été les pressions de la France et des autres pays occidentaux, le Mali n’aurait jamais bougé son petit doigt. Il aurait laissé ces criminels dans la nature afin qu’ils aggravent encore plus la situation sécuritaire dans l’Azawad mettant en lumière toute sa démission. Si le Mali doit arrêter tous ceux qui sont liés à AQMI, il devra arrêter une partie de son administration. L’histoire nous a démontré qu’il ne le fera pas. A la longue, d’autres finiront par nous débarrasser de cette organisation terroriste à la place du gouvernement démissionnaire du Mali, soit le peuple lui-même ou une organisation émanant du peuple telle le Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad (MNLA).

Aljimite Ag Mouchallatte

- Lire sur le site de Toumast Press

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