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LA SITUATION S’AGGRAVE AU NORD DU MALI : L’aviation américaine entre en action

L’Expression, le 5 mars 2012

lundi 5 mars 2012, par Tilelli

« A notre demande, les Américains ont largué des vivres sur la piste d’atterrissage de Tessalit », a avoué un officier de l’armée malienne.

Un avion de l’armée américaine a largué des vivres aux militaires maliens qui tiennent le camp de Tessalit, dans le nord-est du pays, où depuis quelques jours, les forces gouvernementales maliennes et rebelles touareg s’affrontent. « Oui, à notre demande, les Américains ont largué des vivres sur la piste d’atterrissage de Tessalit, en face du camp militaire », a affirmé un responsable du commandement régional de l’état-major malien basé à Gao.

Cette information a été, également, confirmée par un élu local, qui a précisé que des centaines de milliers de civils fuient les zones de combat autour de cette localité stratégique, située près de la frontière algérienne. Les forces spéciales américaines ne sont pas dépaysées dans cette région où elles forment, depuis des années, les troupes maliennes dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme. La bande sahélo-saharienne est devenue le théâtre de violences d’origines diverses liées notamment à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). A Tessalit, des militaires maliens ont été pris au piège par les rebelles qui sont largement déployés et mobilisés dans les régions du Nord-Malien. Le camp de l’armée malienne est totalement isolé et coupé de Bamako. Elle est cependant, positionnée aux alentours du camp de Tessalit, située à plusieurs kilomètres à la ronde. L’armée malienne n’arrive pas encore à pénétrer à Tessalit. Ainsi, de violentes affrontements continuent d’opposer les rebelles touareg à l’armée malienne. Ces combats sont signalés à la périphérie de Tessalit, localité stratégique dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne. Par ailleurs, les rebelles visent plusieurs localités et positions de l’armée dans le nord du Mali. « Les combats ont repris depuis ce dimanche matin entre l’armée malienne et les rebelles touareg vers Tessalit. Ça tire à l’arme lourde », a déclaré un élu de la localité de Kidal, chef-lieu de la région. Ces combats se poursuivent, pour rappel, par intermittence depuis le 17 janvier. Selon une source concordante, il est signalé que l’objectif de l’armée malienne est de contrôler les alentours du camp à plusieurs kilomètres à la ronde, avant de pénétrer dans le camp où se trouvent déjà des militaires maliens. L’armée malienne et les rebelles touareg ont mobilisé chacun de leur côté des moyens très importants, selon des observateurs. « A Tessalit, nous luttons depuis quelques semaines maintenant contre les rebelles touareg, des trafiquants de drogue et Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) », a déclaré un responsable de l’armée malienne. Cette déclaration a été aussitôt démentie par une source rebelle qui accuse Bamako de « traiter avec les groupes terroristes et les réseaux de contrebandiers ». Par ailleurs, des centaines de milliers d’habitants fuient les zones de crise en direction des campements de déplacés en territoire malien, et dans des pays voisins, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Algérie. Nombreux sont ceux qui traversent les frontières algériennes pour y trouver refuge. A ce sujet, l’Algérie a déclaré qu’elle ne peut pas renvoyer des réfugiés maliens qui sollicitent son aide. S’exprimant hier en marge de la cérémonie d’ouverture de la session de printemps de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a précisé : « Tant que la situation au Mali est celle que nous connaissons aujourd’hui, nous ne pouvons pas exclure les réfugiés maliens qui viennent en Algérie comme ils viennent d’ailleurs, des autres pays de voisinage. » Abordant le conflit opposant les rebelles toureg aux autorités de Bamako, M.Medelci avait réitéré, encore une fois, la disponibilité de l’Algérie pour une médiation dans le conflit au nord du Mali.

« Nous mettons à la disposition de nos frères maliens notre capacité de médiation et nous souhaitons voir les différentes parties (en conflit) au Mali s’asseoir autour d’une même table pour régler leurs problèmes dans le respect de l’unité territoriale du pays », a-t-il fait savoir avant de souligner que l’Algérie avait ouvert ses portes de Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar ainsi que de Tinzaouatine à pas moins de 120 familles maliennes ayant fui le conflit au Mali.

Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE

- Lire sur le site de l’Expression

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