Des missiles libyens sur le territoire algérien. Les forces de sécurité algériennes ont découvert récemment une importante cache d’armes, notamment des missiles anti-avion de fabrication russe, vraisemblablement passées en contrebande depuis la Libye voisine. Des experts de la lutte contre le terrorisme évoluent à 20 000 le nombre de ces missiles dont une partie s’est volatilisée au cours de la guerre qui a provoqué la chute du régime de Kadhafi.
La cache d’armes a été découverte dans le désert algérien, à environ 60 km, au sud de Ain Amenas, une région située près de la frontière avec la Libye, a déclaré samedi 18 février une source sécuritaire algérienne à Reuters.
L’arsenal a été découvert à la suite d’une dénonciation d’un passeur arrêté par les services de sécurité.
Selon Reuters, le stock contenait une « grande quantité » d’armes, y compris les missiles lancés par l’épaule - une arme qui, dans certaines variantes, pourrait être utilisé pour abattre un avion.
« Cette saisie montre que les armes du chaos en Libye est dangereux pour toute la région », a indique cette source à l’agence.
Cette découverte fait suite aux avertissements des gouvernements de la région que l’instabilité en Libye après la débâcle du régime de Kadhafi est une opportunité pour les groupes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’autres groupes maffieux de mettre la main sur l’ancien arsenal des forces armées libyennes.
20 000 missiles
On comptait en Libye environ 20.000 missiles sol-air, dont beaucoup se sont volatilisés lors de pillages des arsenaux pendant la guerre civile qui a provoqué la chute du colonel Kadhafi, tué en octobre dernier.
Ces armes, souvent appelées en jargon militaire anglais Manpads ((man portable air defense systems), sont très prisées des groupes terroristes en raison de leur légèreté et de leur maniabilité. Relativement simples à utiliser, elles peuvent s’avérer redoutables.
Pesant 14 kilos et mesure 1,40 mètre, maniable, rustique, cette arme d’une portée de 3 000 à 4 000 mètres peut abattre un avion de ligne lors des phases de décollage et d’atterrissage.
Mises en garde algériennes
D’une valeur de 40 000 dollars, ces missiles se négocieraient aujourd’hui à 10 000 dollars pièce, à en croire des experts américains.
Les autorités algériennes ont mis en garde à maintes reprises contre la prolifération des armes de l’ancien régime libyen qui pourraient servir aux groupes terroristes d’Al Qaïda qui sévissent dans le nord et l’extrême sud de l’Algérie.
En septembre 2011, l’ambassade des États-Unis à Alger a fait état d’informations et de menaces concernant des projets d’attentat d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Ces menaces concerneraient des avions affrétés par des compagnies pétrolières américaines et britanniques opérant dans le sud algérien.
La Mauritanie, le Mali, l’Algérie et le Niger ont mis en place une cellule sécuritaire d’experts en armements pour suivre le mouvement de circulation des armes en provenance de la Libye, écrivait de son côté, à la même époque, l’hebdomadaire français Marianne.
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Sihem Belhi
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