DAKAR - Le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, s’est déclaré vendredi préoccupé par les implications humanitaires des combats depuis mi-janvier dans le nord du Mali entre rebelles touareg et militaires malien, qui ont provoqué des dizaines de milliers de déplacés.
M. Djinnit s’est rendu à Bamako pour s’enquérir de l’évolution de la situation dans le contexte des événements qui se déroulent dans le nord du pays et il s’est dit préoccupé par les implications humanitaires des combats qui provoquent des déplacements de populations à l’intérieur du Mali et vers les pays voisins, a indiqué le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (Unowa), qu’il dirige, dans un communiqué transmis à l’AFP.
Ces mouvements de populations viennent ajouter un fardeau supplémentaire au Mali et aux pays d’accueil qui doivent déjà faire face à une crise alimentaire très préoccupante, a dit le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, cité dans le communiqué.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et objectifs de l’armée dans sa partie Nord.
Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu au service de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi.
Les combats ont fait de nombreuses victimes - morts et blessés - des deux côtés, sans qu’il soit possible d’établir de sources indépendantes un bilan précis des pertes dans chaque camp, chacun affirmant prendre le dessus.
Les affrontements ont aussi poussé des dizaines de milliers d’habitants à fuir ces zones : il y a des déplacés internes au Mali (au moins 30.000 recensés par le Comité international de la Croix-Rouge, sans compter 20.000 autres évoqués par des sources locales) et des réfugiés dans des pays voisins.
Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), le Niger a accueilli quelque 10.000 réfugiés, la Mauritanie 9.000, et le Burkina Faso affirme en avoir accueilli environ 10.000.
En plus de cette crise, le Sahel - où sont situés tous ces pays - est confronté aux activités terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et se trouve cette année sous la menace d’une famine.
D’après l’Unowa, Saïd Djinnit était accompagné au Mali par le responsable régional du Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha).
Il s’est entretenu avec des autorités politiques, dont le président malien Amadou Toumani Touré, et des responsables d’agences onusiennes au Mali pour assurer une coordination optimale des efforts de l’ONU pour venir en aide aux populations affectées au Mali et dans les pays limitrophes.
Il a souligné la nécessité d’une cessation immédiate des hostilités pour permettre aux efforts en cours en vue d’un dialogue de se concrétiser ainsi qu’à l’aide humanitaire d’être déployée pour venir en aide aux populations affectées, réitérant en cela un message lancé mercredi par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
(©AFP / 11 février 2012 00h02)