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Libye : La difficile cohabitation

in Horizons, le 30 septembre 2011

samedi 1er octobre 2011, par Tilelli

Mahmoud Jibril, l’éphémère chef de l’exécutif dissous du CNT (Conseil national de transition), ne sera plus de la partie. Confronté à une opposition virulente du mouvement islamiste, il a annoncé, au cours d’une conférence de presse tenue à Tripoli, son retrait du gouvernement transitoire reporté, en l’absence de consensus, jusqu’après la « libération totale » de la Libye. A la croisée des chemins, la nouvelle Libye voulue « libre et unie » est confrontée à une exacerbation des rivalités internes, opposant notamment les « libéraux » et les « islamistes », et à la montée des revendications mettant en jeu à la fois une représentation régionale plus équilibrée (Misrata et le Sud) et la reconnaissance du fait amazigh « restée sans réponse ». La question de la représentativité mine les fondements du fragile CNT à la dérive. Pour son président Mustapha Abdeljalil, « nous sommes confrontés à la mentalité libyenne qui veut que chaque tribu, chaque région, chaque ville ait sa part dans le nouveau gouvernement. Or, nous n’avons toujours pas libéré tout le territoire et Kadhafi garde toute sa capacité de nuisance ». Outre le malaise interne du CNT paralytique, la réalité du terrain menace d’enlisement les combattants du CNT forcés à la retraite à Syrte « difficile à conquérir » et bloqués depuis 3 semaines aux portes de l’oasis imprenable de Béni Walid. En l’absence d’une aide décisive de l’Otan, affirmant qu’elle n’a pas « pour objectif d’apporter un soutien aux forces du CNT au sol », les nouvelles du front Est et Ouest ne sont pas bonnes. « C’est devenu une guerre urbaine et celle-ci n’est pas à l’avantage des révolutionnaires. L’ennemi se bat sur son terrain, connaît les rues par cœur, nos hommes se battent en terrain inconnu », analyse le coordinateur des opérations de secours de l’hôpital de Ras Lanouf, Ahmed Egnashi, relevant les lourdes pertes subies par les insurgés (15 morts et 81 blessés pour la seule journée de mardi, 5 morts et 59 blessés, mercredi). La chute des deux bastions de Kadhafi, annonciatrice de la « libération totale » de la Libye, est loin d’être une sinécure. La fin chaotique de la dynastie des Al Kadhafi, traqués à Syrte et Beni Walid et pourchassé par Interpol réclamant l’arrestation de Saadi réfugié au Niger opposé à son extradition, butte sur la transition de toutes les incertitudes.

Larbi Chaabouni.

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