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MESSAHEL PARLE DE NOUVELLES AUTORITÉS EN LIBYE. La politique des petits pas avec le CNT

L’Expression, le 11 septembre 2011

dimanche 11 septembre 2011, par Tilelli

Neutralité, reconnaissance soumise à conditions et prise de contact...le discours évolue vis-à-vis du CNT.

L’Algérie avance prudemment sur le dossier libyen. Tente-t-elle de se rapprocher du CNT et s’éloigner d’El Gueddafi ? Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré que l’Algérie est prête à coopérer avec les nouvelles autorités en Libye. C’est la première fois que le pays s’engage si loin dans ce dossier libyen. Par le passé, il a toujours considéré qu’El Gueddafi était le représentant du peuple libyen en s’abstenant de reconnaître le CNT qualifié désormais de nouvelle autorité. « Tout le monde s’accorde pour que cesse toute activité militaire, pour qu’il y ait un retour rapide de la stabilité dans ce pays et pour que les nouvelles institutions se mettent en place le plus tôt possible », a-t-il dit. Dans quel contexte l’Algérie s’exprime-t-elle sur le dossier ? Il y a les prévisions de défaite d’El Gueddafi, la prise de Tripoli par le CNT, et surtout la reconnaissance d’une soixantaine de pays en faveur du Conseil national de transition comme nouvelle et seule autorité représentante du peuple de la Libye nouvelle. L’Algérie s’est déclarée prête à reconnaître le CNT, à condition qu’un gouvernement d’union nationale soit mis en place, et que ce nouveau gouvernement puisse assurer la sécurité à l’intérieur de son pays ainsi qu’au niveau de ses frontières. L’Algérie ne s’est pas alignée sur la position des pays occidentaux et de la Ligue arabe. Elle est restée sur sa position à elle ainsi que celle de l’Union africaine, laquelle ne reconnaît pas, non plus, le CNT. Accusée par le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, d’« attitude ambiguë », Medelci avait, lors de la conférence des amis de la Libye tenue à Paris le 1er septembre dernier, affirmé qu’il n’y avait aucune ambiguïté dans la position algérienne concernant ce conflit. Ainsi, le chef de la diplomatie algérienne a rétorqué que « la neutralité de l’Algérie n’est pas synonyme de complicité avec le régime de Mouamar El Gueddafi ». De son côté, le Premier ministre Ahmed Ouyahia est revenu à la charge, en marge de l’ouverture de la session parlementaire d’automne, qui s’est tenue le 4 septembre au Sénat. « La position de l’Algérie n’est pas embarrassante », a-t-il martelé. Contrairement aux interprétations faites par les uns et les autres, le Premier ministre s’est montré rassurant et optimiste pour l’après-El Gueddafi. « Le retour rapide de la sécurité et de la stabilité en Libye contribuera à faire rétablir des relations étroites entre Alger et Tripoli », a-t-il affirmé. Il a rappelé que l’Algérie et la Libye sont liées par des relations de fraternité et de bon voisinage. Medelci a admis que les deux pays auront toujours des relations solides et intenses. « Concernant l’arrivée du CNT au pouvoir, nous avons déjà des contacts avec les représentants de ce conseil », a-t-il affirmé à l’occasion de la Conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ et les partenaires extra-régionaux. Petit à petit, l’Algérie assouplit-elle sa position envers son voisin de l’Est ? Le pays a, dès le début de la crise libyenne, observé une « stricte neutralité en refusant d’interférer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures » de la Libye, a souligné, dans une déclaration datée du 26 août dernier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Tout en réaffirmant « son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale », a-t-il ajouté. Se contentant d’apporter une aide humanitaire alimentaire à l’ensemble du peuple libyen, l’Algérie n’est en aucun cas, et à aucun moment, allé à l’encontre de ses principes fondamentaux. Mais qui veut la paix, ne l’a pas forcément ! Voulant à tout prix faire réagir l’Algérie et connaître sa position exacte quant à un éventuel parti pris entre le CNT et les pro-El Gueddafi, une offensive tant médiatique que diplomatique a-t-elle fini par avoir raison de cette politique de prudence. L’Algérie n’a commencé à évoquer le problème libyen que lorsque le Royaume alaouite l’a accusée d’avoir envoyé des mercenaires en Libye afin de soutenir l’armée loyale d’El Gueddafi. S’en sont suivies des accusations portées par des responsables du CNT comme celle liée à une supposée tentative d’envoi d’une importante quantité d’armes devant approvisionner l’armée loyale. L’Algérie avait aussi été stigmatisée, encore une fois, par des responsables du Conseil national de transition pour avoir accepté d’accueillir des membres de la famille El Gueddafi sur son territoire, pour des raisons humanitaires, a précisé l’Algérie. L’une des dernières accusations sur la liste (...) l’Algérie aurait accepté la transition par son territoire des armes en provenance de Chine, allant à la rescousse des pro-El Gueddafi ! Ce dernier ne cesse de perdre du terrain malgré quelques contre-offensives.

Nardhes FLICI

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