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La crise libyenne risque de déstabiliser le Niger

AFP, le 11 septembre 2001

dimanche 11 septembre 2011, par Tilelli

L’arrivée au Niger de plusieurs généraux proches de Mouammar Kadhafi et le retour massif d’ex-rebelles touareg ayant combattu aux côtés du dirigeant déchu font planer de grands risques de déstabilisation de ce pays sahélien pauvre.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a estimé samedi que la France, ancienne puissance coloniale très présente dans l’exploitation de l’uranium au Niger, doit en conséquence aider financièrement Niamey pour lutter contre le terrorisme.

« Le Niger n’a pas les moyens financiers pour faire face à la menace terroriste qui pèse sur les zones d’exploitation de l’uranium. Et la France est le premier pays concerné dans ce domaine précis », a affirmé M. Bazoum.

« Au plan sécuritaire, la situation en Libye a amplifié les menaces qui pèsent sur le Niger », avait prévenu en juillet, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, dont le vaste pays en grande partie désertique est sous la menace constante des terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Ces derniers jours, ces menaces se sont encore accentuées avec l’arrivée de plusieurs généraux fidèles au « Guide » déchu.

« L’alliance entre Kadhafi et certains chefs de l’ex-rébellion touareg n’est pas rompue et la présence des généraux au Niger attise les risques d’une contre-offensive en Libye à partir du nord nigérien », s’alarme le responsable d’une Ong basée à Agadez qui a requis l’anonymat.

Une source touareg estime à quelque 1500 ex-rebelles nigériens qui combattaient pour Kadhafi, dont un bon nombre est rentré dans le nord du Niger après la défaite des forces pro-Kadhafi.

« De nombreux ex-rebelles sont rentrés de Libye avec des armes au Niger. Ils ont des véhicules et des armes, tout est à craindre, c’est explosif », a indiqué à l’AFP un ex-chef de la rébellion touareg de 2007 à 2009.

Selon lui, « les armes prolifères dans l’Aïr », massif montagneux qui a toujours servi de base arrière pour les combattants touareg.

Stock d’armes dans le désert

« On peut être presque sûr que les ex-rebelles touareg n’avaient pas remis tout leur arsenal de guerre aux autorités après le conflit en 2009 et qu’ils cachent un important stock dans le désert », souligne un officier de l’armée nigérienne basé à Agadez (nord).

« Pour l’heure, nous contrôlons la situation », a toutefois affirmé vendredi le ministre nigérien de la Justice et porte-parole du gouvernement, Marou Amadou.

Toutefois, M. Amadou a « déploré la dispersion d’armes lourdes dans la zone du Sahel » et a assuré que « le territoire nigérien ne servira ni pour déstabiliser la Libye en particulier ni la sous-région ».

Mais « Aqmi, qui est à l’affût, a certainement profité de la confusion en Libye pour renforcer son arsenal. Que nous réserve-t-il demain ? », demande l’officier de l’armée.

Des Nigériens craignent aussi que les puissances occidentales ne prennent pour prétexte la présence de pro-Kadhafi au Niger pour intervenir.

« On peut faire du Niger un pays voyou qui protège des criminels (des pro-Kadhafi) en vue de le déstabiliser », affirme Garé Amadou, journaliste au bi-hebdomadaire L’Évènement.

Pour lui, « la guerre en Libye fait partie d’un vaste plan des Occidentaux pour maîtriser la zone du Sahara devenue stratégique : pétrole, lutte contre le terrorisme (Aqmi) et immigration (illégale vers l’Europe) ».

Boureima HAMA Agence France-Presse Niamey, Niger

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