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Yuba, sept ans, privé de sa marocanité

in Lakom.com, 29 mars 2011

mardi 29 mars 2011, par Tilelli

Yuba Kejji est né le 28 avril 2004. Depuis sa naissance, son père se bat pour l’inscrire dans les registres de l’état civil marocain.

Né en France, ses parents ont essayé à plusieurs reprises de l’inscrire au consulat marocain à Paris. Mais sans succès. Raison avancée par les fonctionnaires de l’antenne diplomatique marocaine : Yuba n’est pas un prénom marocain, ni arabe.

De mère japonaise, Yuba a obtenu la nationalité japonaise dès sa naissance. Après plusieurs tentatives à Paris, ses parents s’installent au Japon en 2005 et oublient un peu l’affaire. Sauf qu’en 2010, le couple maroco-japonais rentre au Maroc.

Ses parents tentent, encore une fois, de l’inscrire à l’état civil dans la ville de Casablanca. « Je suis parti plusieurs fois voir les responsables de l’arrondissement de mon quartier à Maarif, mais ils refusent toujours. La dernière fois, on m’a insulté et chassé des bureaux de l’arrondissement », raconte son père, d’un ton amer.

Yuba a aujourd’hui sept ans. Il est inscrit dans une école privée en tant que citoyen japonais.

Pour rappel, Human Right Watch a envoyé une lettre au ministère de l’Intérieur pour appeler le gouvernement à « lever les restrictions sur les prénoms amazighs ». « Le Maroc a pris des mesures pour la reconnaissance des droits culturels des amazighs. Il faut maintenant que le droit des parents à choisir le nom de leurs enfants soit reconnu » », avait déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Depuis la fameuse lettre de l’ancien vizir de Hassan II, Driss Basri, on compte plusieurs enfants portant des prénoms amazighs, vivant au Maroc ou à l’étranger, et qui ne sont toujours pas acceptés par l’administration marocaine. Certains parents ont réussi à enregistrer leurs enfants après des rudes batailles avec l’administration ou en passant par les tribunaux. Photo : Yuba Kejji.

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