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Pénurie de médicaments, sous-effectifs médical et paramédical,…

Le centre de santé de référence de Kidal agonise

Le Temps d’Algérie, le 31 juillet 2012

mercredi 1er août 2012, par Tilelli

Au lendemain de notre arrivée à Kidal, en fin de semaine écoulée, nous avons demandé au président du Croissant-Rouge algérien (CRA), Dr Benrezuig Hadj Hamou, et le chef de mission, Dr Adel Ghebouli, de nous autoriser à les accompagner dans leur visite de l’hôpital de la ville.

A notre arrivée, la veille, en fin de journée, à la ville, l’hôpital était dépourvu d’électricité. Il s’agit du centre de santé de référence de Kidal. Sur les lieux, des gens étaient assis par terre, l’air fatigué, attendant, peut-être, leur tour pour une consultation. Le président du CRA et le chef de la mission demandent à voir le directeur de cette infrastructure.

« C’est le week-end, il n’est pas là », répond un élément du personnel. « Nous sommes une organisation humanitaire, il n’y a pas de week-end pour nous. Nous devons le voir », lance Dr Benrezuig Hadj Hamou. « Bien, je vais l’appeler », dira l’employé.

Peu de temps après, Mossa Ag Mohamed, pharmacien, directeur de cet hôpital, arrive. Les membres de la mission humanitaire algérienne demandent à Mossa Ag Mohamed de leur faire visiter les services médicaux dont dispose l’hôpital, dans le but de faire une évaluation de ses besoins. Quand on est passés par le service imagerie, le président du CRA et le chef de la mission demandent au directeur du centre de santé de référence de Kidal si le service fonctionne. « Il n’y a que l’échographie qui fonctionne toujours au service imagerie », répond Mossa Ag Mohamed.

« Nous avons remarqué, hier, à notre arrivée à Kidal, qu’il n’y avait pas d’électricité à l’hôpital », dira le président du CRA. « Oui, c’est vrai, l’hôpital n’est alimenté en énergie électrique que de 18h à 9h », répond le directeur. « Je suppose, donc, que vous ne pourrez opérer aucune personne entre 9h et 18h si cela nécessite l’utilisation de matériel fonctionnant avec de l’électricité », ajoute Dr Benrezuig Hadj Hamou. « Oui, malheureusement », répond Mossa Ag Mohamed.

A noter que la ville de Kidal fonctionne avec uniquement des groupes électrogènes. Ceux-ci sont exploités de 18h à 9h. Les installations électriques et autres de la ville ont été détruits au cours des affrontements qui se sont déroulés il y a quelques mois. Le humanitaires algériens posent d’autres questions à Mossa Ag Mohamed afin de faire une évaluation sur les besoins du centre de santé.

Les questions tournaient sur les noms des médicaments qui manquent, sur les services indisponibles et sur les besoins en équipes médicales et paramédicales. Tous les besoins ont été notés. « Comme vous le voyez, nous venons de faire une évaluation des besoins du centre en médicaments et équipes médicales et paramédicales, dans le but de tenter de rassembler ces aides pour les mettre à la disposition de l’hôpital.

Une équipe de l’Ordre des médecins maliens était arrivée depuis quelques mois pour entamer une campagne de vaccination. Nous avons visité plusieurs chambres de l’hôpital dans lesquelles il ne restait que des ossatures de lit. L’hôpital dispose d’un seul bloc des urgences. « Nous avons besoin de vaccins anti-tétaniques et anti-venimeux », ajoute Mossa Ag Mohamed.

Beaucoup d’autres médicaments manquent à l’hôpital. « Le peu de médicaments dont nous disposons tiendra deux ou trois semaines », selon le directeur du centre de santé de référence de Kidal. L’arrivée des humanitaires algériens a été très chaleureusement accueillie par le personnel médical et paramédical de l’hôpital ainsi que des patients contraints, par le manque flagrant de moyens, de patienter assis à même le sol.

Le président du CRA nous explique que le fait que l’hôpital ne soit alimenté que de 18h à 9h du lendemain, ne permet pas le fonctionnement normal de la chaîne de froid. Ce qui ne permet pas de garder les médicaments dans les conditions adéquates.

Les Algériens promettent de faire tout leur possible pour remettre cet hôpital sur pied, au bénéfice des populations locales. Ce qui a suscité un espoir chez les équipes médicales et paramédicales du centre de santé de référence de Kidal et des populations locales. « Nous reviendrons avec des aides supplémentaires et tenterons de renforcer les équipes médicales et paramédicales de l’hôpital ainsi que le doter de groupes électrogènes », nous dira le président du CRA.

M. A.

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