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Mohamed Ould Mataly, membre de la société civile de Gao : « Nous avons été exclus à cause de nos turbans »

Burkina 24, le 7 juillet 2012

dimanche 8 juillet 2012, par Tilelli

Alors que le mini-sommet de la CEDEAO allait entamer ses huis clos, deux participants sont sortis de la salle, exclus. Il s’agit de Mohamed Ould Mataly, représentant la société civile de Gao, et Azaz Ag Loudag Dag, 4e vice-président du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) du Mali. Ils estiment que cette exclusion est due à leur teint clair et à leurs turbans.

Ce sont deux hommes sur le visage desquels se lisaient la frustration et la colère que nous avons trouvés sous le hall d’un hôtel à proximité de la salle de conférences de Ouagadougou. Une conférence de presse improvisée permet de savoir qu’ils ont été exclus du huis clos du mini-sommet de la CEDEAO qui se tient à Ouagadougou. « Pourtant, nous avons été dûment invités« , affirme Mohamed Ould Mataly, de la société civile de Gao. Pour preuve, il lance un appel téléphonique au président de l’Assemblée régionale de Gao, qui affirme que Mataly « est le seul représentant de Gao qui est venu à Ouagadougou ».

Qui les a exclus alors ?

« Ce sont nos frères maliens », a expliqué Azaz Ag Loudag Dag, le vice-président de la HCCT, l’autre « exclu ». Mohamed Ould Mataly précise : « C’est le vice-président de l’Assemblée nationale et le président du Collectif des ressortissants du Nord résidents à Bamako qui sont allés voir les organisateurs pour dire que si nous ne sortons pas, ils vont boycotter le sommet. Pour ne pas créer un scandale inutile, nous avons préféré sortir« .

Pourquoi ?

Sur les raisons de cette exclusion, les « victimes » expliquent que ces participants les ont soupçonnés d’appartenir aux rebelles ou aux groupes salafistes ou islamistes. De leur avis, il n’y a pas de preuve si ce n’est leur teint et leur turban. « C’est à cause de nos turbans qu’on a essayé de nous faire sortir ! », explique en effet Ould Mataly, avant d’ajouter : "Il y a aujourd’hui au Mali un problème créé par les teints clairs contre une majorité noire" .

Eviter « le piège de l’exclusion »

Et le membre du sénat malien de lancer un appel aux autorités maliennes et à celles africaines : « Il faut éviter de tomber dans le piège de l’exclusion » dit-il, souhaitant qu’on n’assimile pas tous ceux qui vivent au Nord du Mali à des rebelles ou à des salafistes.

Les deux « exclus » affirment qu’ils sont Maliens « à 100% » et que les autres participants ont tort de les empêcher d’assister au sommet. « On s’est désolidarisé de nos frères (Touaregs, ndlr) et voilà comment on nous traite », s’exclame Ould Mataly. Dans tous les cas, les deux hommes affirment qu’en ce qui concerne la paix tant recherchée au Mali, elle « ne se fera pas avec l’exclusion » et que le problème du Mali ne pourra pas être résolu sans les nordistes. Abdou ZOURE

- Lire sur le site de Burkina 24

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