Tamazgha
Accueil du site > Lu dans la presse > « Certaines des préoccupations d’Ançar Eddine seront prises en considération (...)

Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du MNLA, au Temps d’ Algérie :

« Certaines des préoccupations d’Ançar Eddine seront prises en considération »

Le Temps d’Algérie, le 9 juin 2012

mercredi 13 juin 2012, par Tilelli

Après le « protocole d’accord », signé le 26 mai de l’année en cours, avant qu’il ne soit dénoncé par une large frange de Touareg, quelle serait, actuellement, la nature de la relation liant le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et l’organisation Ançar Eddine ?

« Je vous confirme, par ailleurs, que nous n’avons pas une confirmation à Kidal des incidents cités », nous dira, en tout cas, Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du MNLA, pour ce qui est de « l’accrochage » armé qui aurait eu lieu dans la nuit du 8 au 9 juin, à Kidal, entre les deux organisations. « Pour le moment, la situation est plutôt calme. Les habitants de la ville de Kidal n’ont pas vu les incidents cités par la presse », ajoute le porte-parole. « Il est vrai qu’il y a une vive tension entre les Touareg de cette localité et tous ceux qui prônent l’extrémisme contraire aux traditions touareg », reconnaît-il, cependant. Le porte-parole du MNLA nous dira que « par ailleurs, le MNLA devait annoncer, aujourd’hui, (hier, NDLR) depuis la Ville de Gao, la mise en place d’un conseil provisoire de transition Azawad. « Il comprendrait près de 23 membres », ajoute-t-il. Ce conseil sera-t-il ouvert à Ançar Eddine ? « Il semblerait que les sensibilités sont prises en compte (touareg, arabe, sonrai et peulh). Aucun élément de Ançar Eddine ne figure pour le moment dans ce conseil.

Il restera ouvert à ces derniers et aussi certaines de leurs préoccupations seront prises en compte », nous dira le porte-parole du MNLA. « Par ailleurs, une structure sera créée pour la réhabilitation de l’autorité traditionnelle. Elle sera composée de sages, de chefs de tribu et de religieux », nous apprend Hama Ag Sid Ahmed. « Elle aura un rôle consultatif sur toutes les décisions politiques importantes et ils auront la gestion des conflits selon la jurisprudence islamique et aussi et surtout la préservation des traditions », explique-t-il.

Le MNLA laisse, donc, grandes ouvertes les portes à Ançar Eddine, selon les propos de Hama Ag Sid Ahmed. Thème de discorde, l’alliance entre le Mouvement national de libération de l’Azawad et Ançar Eddine semble être toujours sur la table des négociations entre les deux organisations.

MNLA et Ançar Eddine avaient, rappelle-t-on, signé, le 26 mai de l’année en cours, un « protocole d’accord » prévoyant, entre autres accords, entre les deux parties, la création d’un « Etat islamique de l’Azawad ». Un « protocole d’entente » dénoncé par une large frange de Touareg, à l’image de cadres et de personnalités de l’Azawad qui, dans une lettre adressée au secrétaire général du MNLA, ont exprimé leur rejet de tout rapprochement ou alliance avec « l’organisation islamiste Ançar Eddine dirigée par Iyad Ag Ghaly ».

Le 5 juin en cours, des centaines de femmes et jeunes de Kidal, au nord du Mali, sont sortis dans la rue pour exprimer leur refus de la présence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Ançar Eddine. Une violente répression a été exercée par des éléments d’Ançar Eddine contre les manifestations. Des femmes ont été battues, au cours de la manifestation par des éléments de Iyad Ag Ghaly. Ce qui a soulevé un vrai tollé au nord du Mali parmi les Touareg chez qui « une violence commise par un homme contre une femme est un vrai affront qui va à l’encontre des traditions du peuple touareg ».

Par quels moyens le MNLA compte-t-il, donc, réussir à convaincre les populations du nord du Mali à accepter un rapprochement avec Ançar Eddine ? La mission semble des plus difficiles, vu le rejet par les populations de l’organisation dirigée par Iyad Ag Ghaly, accusée par une grande partie des Touareg d’être à la solde d’Aqmi.

M. A.

- Lire sur le site du Temps d’Algérie

Répondre à cet article