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La communication : le maillon faible du MNLA

Toumast Presse, le 21 mars 2012

dimanche 25 mars 2012, par Tilelli

Depuis deux mois, l’Etat-Major du MNLA engrange victoire après victoire sur toute l’étendue de l’Azawad. Aussitôt une ville prise par le MNLA, elle se retrouve sous administration Azawadienne. Dans cette réussite totale, la communication se retrouve comme étant le seul maillon faible. Pour que les succès militaires et administratif dans l’Azawad soient reflétés au niveau international, l’amateurisme, le manque d’assurance et la nonchalance doivent laisser place à l’expertise et l’énergie.

Le Mardi 17 Janvier à l’aube, l’opinion Azawadienne se réveillait avec le cœur rempli de fierté : les combattants du MNLA ont pris le contrôle de la ville de Ménaka dans laquelle le drapeau Azawadien flotte jusqu’à ce jour. Les souhaits de tant personnes se réalisant, le MNLA contrairement à ces prédécesseurs de 1963 et 1990 n’était pas du genre à attaquer une ville et disparaitre dans la nature juste après avoir récupéré l’armement des soldats Maliens. Dans cette nouvelle révolution, non seulement les armes et leurs détenteurs sont pris par le MNLA, mais aussi les villes attaqués sont purement et simplement administrées par le MNLA protégeant ainsi la quiétude des populations ignorées par la démission du Mali.

Après Ménaka, les villes d’Anderamboukare, Ntillit, Tessit, Léré, et Tinzawatene ont suivies et bénéficient aujourd’hui de la protection des forces du MNLA mais surtout de la réglementation Azawadienne. Dans ce fleuve de fierté, nombre d’Azawadiens sont déçu par la qualité passable d’une partie de la communication du MNLA.

Malgré ses rendez-vous hebdomadaires télévisé chez Tamazgha et Berbère TV et ses communiqués couvrant toujours de manière l’actualité du moment, Mossa Ag Attaher, Chargé de communication du MNLA, ne saurait-être l’arbre qui cache la forêt.

Cette forêt est une forêt d’amateurisme et de non maitrise de la diplomatie et de la communication internationale par d’autres porte-paroles du mouvement. Grande est notre frustration lorsque nous voyons des opportunités gâchées par des porte-paroles qui s’emblent ne point porter la voix des milliers d’Azawadiens, encore moins celle de leur mouvement, un mouvement qui reclame pourtant une independance si noble.

Après la nomination quelque peu surprenante de Hama Ag Sid’Ahmed au poste de porte-parole du MNLA, on osait croire qu’il avait retenu les leçons de ses nombreuses erreurs médiatiques lorsqu’il était porte-parole du MTNM. Mais il n’en est rien du tout. L’homme semble toujours avoir du mal à décrire les revendications des mouvements dont il est supposé porter la parole. C’est ce qui a été prouvé dans son interview nonchalante, hésitante, sans énergie, et sans conviction avec Cyril Vanier de France 24 le 21 Janvier 2012. Comment pouvons-nous oublier le mauvais arrière-gout que nous avons eu lorsqu’il a fallu que le journaliste lui demande à trois reprises les revendications du MNLA avant qu’il ne se décide à noter de manière timide l’autodétermination de l’Azawad ?

Durant cette même interview, la voix hésitante de Hama Ag Sid’Ahmed contrastait à tous points de vues avec les succès militaire du MNLA et surtout avec l’engouement populaire qui heureusement ne dépend en aucun cas de cette interview. Si l’objectif de cette interview était de convaincre les téléspectateurs, le manque d’énergie et d’assurance de l’invité l’a fait échoué. Nous ne pouvons comprendre que le porte-parole d’un mouvement en guerre ne prenne aucune initiative dans une interview et qu’en même temps qu’il ne réponde que partiellement aux questions d’un journaliste pourtant si complaisant avec lui. Parmi toutes ses désolations et tristesses, il faut au moins reconnaitre un point positif durant cette interview : la maitrise par Hama Ag Sid’Ahmed de l’art de bien s’asseoir sur un plateau de télévision comme noté par beaucoup de téléspectateurs. Mais malheureusement, il n’est pas nécessaire d’être porte-parole d’un mouvement independentiste pour maitriser cet art.

L’interview de Hama Ag Sid’Ahmed le 18 Février 2012 sur Ô France est une énième déception. L’homme semble parler sans véritablement prendre conscience de l’interprétation dangereuse et incendiaire que peuvent avoir ses propos. On serait tenté de croire que l’homme s’exprime au niveau international et diplomatique de la même manière qu’il s’adresse à des bergers dans l’Azawad. Après avoir regardé son interview, un ami dira : "même si je meurs de soif, il ne réussira pas à me vendre une bouteille d’eau". Ceci veut tout dire...

Loin de vouloir nuire à qui que ce soit, nous voulons juste que les représentants du MNLA dans les medias fassent véritablement leur travail en portant la voix des millions d’Azawadiens, et surtout en utilisant de manière efficace chaque occasion qu’ils ont. En observant les représentants du MNLA dans les medias, nous voulons voir des personnes qui nous motivent, et non des porte-paroles qui nous déçoivent et nous rapprochent des bras de Morphée. Un mois après le début des hostilités, nous devons tous reconnaitre que le manque d’énergie, la nonchalance, et les hésitations dans le discours ne sont pas ce sont dont un mouvement de libération a le plus besoin. A partir de là, pour le succès de la campagne médiatique du MNLA, des changements s’imposent. En dernier mot, nous rappelons qu’aucun membre de Toumast Press n’est membre du MNLA, et nous ne souhaitons en aucun cas tirer un quelconque bénéfice venant du mouvement ou de ses membres.

Par Aljimite Ag Mouchallate

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