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Rébellion touarègue : Ces signes annonciateurs de la fin - La paix, oui ! Mais pas à tout prix

Maliba Infos, le 29 février 2012

vendredi 2 mars 2012, par Sam

Il est plus facile, à l’état actuel des événements au Mali, de poursuivre la guerre contre la rébellion plutôt que de parvenir à une paix bancale… Les précédentes négociations ont tout simplement péché par manque de réalisme à Bamako.

La technique, côté rebelle partout dans le monde, consiste à accentuer la pression sur l’opinion publique nationale et internationale en vue de faire admettre que le pays assiégé est au bord de la rupture. Les plus petits faits de guerre anodins sont transformés en victoires éclatantes. Naturellement les médias, inconsciemment ou non, contribuent en grande partie à ces « victoires ». La réalité est toute autre. La rébellion touarègue au Mali n’échappe pas à la règle. Dans les faits et sur le terrain, elle n’a remporté aucune victoire décisive. La seule dont elle se glorifie est sans nulle le massacre d’Aguelhok. Tous ses autres assauts ont été contenus et l’armée malienne est d’ailleurs passée à l’offensive en lui infligeant de lourdes pertes. Et du coup, le rythme des attaques a fortement chuté. Les cibles ne sont plus les camps et garnisons désormais bien en posture de combat, mais de petits postes isolés sans réelle potentielle défensive. Et les sécessionnistes, pour leur part ressemblent beaucoup plus à des juifs errants qu’à de véritables combattants. Et par crainte des bombardements aériens, ils opèrent par petits groupes isolés, très souvent confrontés à des difficultés de ravitaillement en vivres et munitions.

Mais bien entendu, il faut faire croire le contraire en menant des incursions sporadiques dans des zones à faible potentielle défensive, en s’attaquant tout simplement à des populations civiles ou en détruisant des infrastructures de télécommunication. La presse nationale et internationale se charge du reste. Le tableau ainsi peint est loin d’être caricatural. C’est la réalité du terrain. C’est aussi le signe d’un essoufflement, voire d’un affaiblissement certain du mouvement. Au même moment, l’Etat malien s’organise au mieux. Les contributions pleuvent. Et les militaires sur le terrain ont désormais épousé l’état d’esprit de la guerre. Ce concept, soit dit en passant, est élément fondamental. La guerre reste avant tout un état d’esprit. Il peut s’installer dans la durée et rendre difficile le retour à la paix. Il est cependant indispensable à la victoire finale. Oui à la paix, mais pas à tout prix ! Une question essentielle est en passe d’être classée dans les oubliettes : pourquoi une rébellion touarègue seulement maintenant ? C’est, dira-t-on, à cause d’une convergence de d’événements : la guerre en Libye, le retour des combattants touaregs… Peut-être bien ! Il faudra cependant rappeler que les premiers déserteurs de l’armée malienne ont rejoint le maquis avant même la guerre en Libye et la chute de Kadhafi. En clair, le coup était bien préparé avant le retour des combattants pro-Kadhafi. Et la période n’a pas été choisie au hasard. Elle devait coïncider dans la durée, avec les élections générales de 2012 et la crise alimentaire dans le Sahel préalablement annoncée, de longue date, par les organismes internationaux. Ces deux faits annoncés et programmés, constituaient en eux-mêmes une source de pression sur l’Etat malien et susceptibles de le contraindre à capituler au pire, ou au mieux, à lui faire signer un autre accord de paix plutôt contraignant. Il en fut d’ailleurs ainsi lors de la rébellion des années 90. L’Etat malien dut faire d’importantes concessions à la rébellion juste pour tenir les élections présidentielles. Les insurgés s’attendent évidemment à un scénario identique. Mais les mentalités ont véritablement évolué depuis les années 90. Personne ne peut présager de ce qui adviendra après ATT lequel ne fait le moindre mystère de ses intentions avec ou sans les élections présidentielles. Notons que ces insurgés peuvent s’estimer heureux avec ATT. D’autres va-t-en-guerre ne les auraient certainement pas laissé les mêmes marges de manœuvre. Notons qu’avec la situation actuelle, ce sont des milliers de réfugiés touaregs (126.400 selon l’ONU) qui se sont déplacés… En somme, il faut craindre une catastrophe humanitaire au sein de la communauté touarègue si la guerre devrait continuer. Et elle va continuer tant que les insurgés auront des velléités sécessionnistes ! Rien ne sera plus comme avant Un phénomène revient comme une litanie au gré des rébellions touarègues au Mali : après la signature d’accord de paix, les combattants reviennent, comme toujours, réoccupent leurs postes qu’ils avaient abandonnés avec des avantages à la clef ; de nouveaux éléments sont, à titre exceptionnel, intégrés dans la fonction publique… Bref, on reprend les mêmes et on recommence ! La monotonie est, à jamais, brisée. Aguelhok est passée par là. Pour rappel, l’Etat du Mali a dénoncé un acte de crimes de guerre suite aux tueries d’Aguelhok. Il ne serait, par conséquent, responsable, même au nom de la paix, de (ré)intégrer des criminels reconnus comme tels dans une armée régulière. Et par ailleurs, le mécène de ces ex-combattants à l’origine du rituel n’est plus à mesure de leur étaler ses ailes protectrices. Il s’agit bien entendu, du désormais feu Mouammar Kadhafi lequel, à la limite, contraignait l’Etat malien à résorber un nombre déterminé d’ex-combattants de la rébellion. Après tout, c’est le Guide lui-même qui payait la note ! Pour le reste de la fonction publique malienne, les syndicats restent formels : pas question pour d’éventuels ex-combattants de venir réoccuper leurs fonctions et fauteuils ! En définitive, le choix ne revient à l’Etat seul. La société civile n’est plus consentante. Des indiscrétions font même état d’une éventuelle grève générale si l’Etat malien s’entêtait à les reconduire. Au regard de tout ce qui précède, la paix serait très difficile à obtenir. Et c’est peut être mieux ainsi. Les belligérants surtout côté rébellion, sauront combien elle est précieuse et éviteront dorénavant de la mettre en péril pour un rien.

B.S. Diarra


Le trafiquant d’armes de Ségou en prison : Ses codétenus le menacent de mort

Le suspect appréhendé à Ségou en possession d’un important arsenal militaire en partance sur le nord, a passé un sale temps derrière les grilles. Ses codétenus ne souffraient tout simplement pas partager le même espace-temps qu’un apatride. C’est un prévenu ayant bénéficié de sa liberté qui, au sortir, nous rapporte les faits. Et pour des raisons évidentes, il n’est pas séant de révéler l’endroit. Conduit à Bamako le même jour après son arrestation à Ségou le mercredi dernier, le suspect a été gardé à vue en lieu sur. Mais il n’était pas seul et… Le saviez-vous ? Toutes les nouvelles du pays circulent en prison. C’est un fait. Tout au dehors se sait. Ne me demandez pas comment ni pourquoi. C’est un fait. En clair, les détenus étaient déjà au fait des événements ayant conduit le nouvel arrivant sur les lieux. Une surprise l’y attendait : Un rebelle touareg qui en veut à l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali ? Suffisant pour créer l’inimitié voire la haine ! C’est ainsi que les codétenus ont, à l’unanimité invitèrent leurs geôliers à amener le « traître » loin d’eux au risque de le lyncher. Au surveillant venu les écouter, ils tiendront un langage pour le moins troublant : « oui, nous sommes des délinquants et des malfrats, mais nous ne tolérons pas la présence d’un apatride dans notre grille ». La hiérarchie pris l’avertissement très au sérieux et fit déplacer l’intrus.

B.S. Diarra

- Lire sur le site de MaliJet

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