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La JCI Bamako Elite appelle tous les jeunes à l’unité nationale

JournalDuMali.com , le 27 février 2012

mardi 28 février 2012, par Sam

C’est le slogan de la campagne d’affichage que va lancer la Jeune Chambre Internationale (JCI) Bamako Elite à l’endroit des jeunes citoyens. Une réponse des jeunes à la Crise du Nord.

Comment avoir la bonne information et mieux comprendre le conflit au Nord du Mali ? Comment distinguer le vrai du faux depuis qu’a éclaté la rébellion du MNLA le 17 janvier dernier. Comment avoir les clés pour agir en tant que citoyen dans le contexte de crise au Nord Mali ? Pour répondre à toutes ces interrogations, la branche Bamako Elite de la Jeune chambre internationale (JCI) Mali a initié une conférence débat, avec pour invité d’honneur Soumeylou Boubèye Maiga, ministre des Affaires Etrangères et de la coopération internationale. Les thèmes développés lors de ce débat s’articulaient autour de la gestion de la crise du Nord et du rôle de l’Union Africaine dans le conflit. A cette conférence présidée par la Présidente Nationale de la Jeune Chambre Internationale Mali, Maiga Adjaratou Thiam, et Mme Camara Assa Diakité, présidente de l’OLM Bamako Elite, étaient réunis d’autres experts de la question du Nord. Claude Tounkara, Chargé des relations avec l’Union Africaine au Ministère des Affaires étrangères, Kissima Gakou, conseiller technique au Ministère de la Défense, Mamadou Diagouraga, Directeur national de la police, et plus inattendu, Moulaye Ahmed, un ancien membre de la rébellion. Avec un tel panel, le ton a été donné très vite, sur le rôle du gouvernement dans ce conflit.

Le spectre des vieilles rébellions

Si Mamadou Diagouraga, Directeur national de la police évoque d’abord la première rébellion de 1963 et qui a éclaté sous Modibo Keita, en soulignant le conséquences de cette dernière, il précise également l’importance des frontières tracées par les colons. Alors, d’où est venue l’idée d’indépendance des peuples du Nord ? Des années 90 ? Lors de la deuxième rébellion ? Les accords de Tamanrasset en 1990 et le Pacte National en 1992 ont pourtant contribué à étouffer ces velléités qui ont resurgi à nouveau en 2006 lors de la troisième rébellion. Suivirent les Accords d’Alger, du 4 juillet 2006 qui constituent un nœud aujourd’hui dans la restauration de l’unité nationale, face à son application. Le problème a resurgi, le 17 janvier dernier avec les attaques de Ménaka puis celles d’Aguelhok où un massacre fut perpétré par les éléments du MNLA, le mouvement National de Libération de l’Azawad sur l‘armée Malienne.

Le Nord, une région poreuse

Pour Soumeylou Boubèye Maiga, qui n’aime pas parler de Nord Mali, puisque cela lui fait penser au Sud Soudan, il faut plutôt mentionner les régions nord du Mali. Pour des raisons historiques et géographiques, 4 causes définissent la situation de ces régions vulnérables. Premièrement, ce sont des zones d’économie informelle, structurellement vulnérables et lieux d’anciennes rébellions, soumis à toutes sortes de trafics et d’échanges parfois liés à la fraude. De là sont nées des revendications territoriales liées à des désaccords communautaires.

Le ministre cite ensuite le trafic de drogue qui sévit dans la région. La criminalité transfrontalière qui agite la bande sahélo-saharienne de façon générale. Le Sahel étant une passerelle du trafic de drogue provenant d’Amérique Latine . On estime à environ 50 000 tonnes, la drogue ayant transité dans la zone, à savoir 1/3 de la consommation européenne. Troisième point faible du Nord, la présence d’AQMI dans la zone. Un présence qui a contribué à installer une base logistique de groupes liés à Al Qaeda. Avec les enlèvements, les attaques et le trafic de drogue. Enfin, Soumeylou Boubèye Maiga mentionnera le problème de gouvernance qui se pose au Nord. Avec une superficie de 800 000 km2, le nord du Mali constitue à lui seul 62% du territoire national, comment administrer un région constituée par moins de 10% de la population et faire en sorte que cette population participe au développement local ? Des défis qui n’ont pas trouvé toutes leurs réponses.

Les conséquences de la crise libyenne

De manière générale, il faut une connaissance physique du territoire national pour comprendre ce qui se passe au Nord, rappelle le ministre. Mais d’après Boubèye Maiga, les conséquences de la crise libyenne sont évidentes : « Nous n’aurions jamais connu ces attaques rebelles et il n’y aurait jamais eu un tel déploiement d’armes et de matériel militaire sans le retour de ces combattants de Lybie. Sinon, comment comprendre que ces gens qui ont fui une guerre, viennent nous en imposer une autre ? ».

Quant à l’indépendance de l’Azawad, rappelle Soumeylou Boubèye Maiga, elle ne repose sur aucune réalité, ni sociale, ni économique, cette revendication n’est point fondée. Et de réaffirmer qu’on « ne négocie point l’intégrité du territoire national. Quelle légitimité a le MNLA à réclamer la libération d’un territoire ?" Pour appuyer le ministre dans ses propos, Moulaye Ahmed, un touareg, ancien membre du Front Islamique de Libération de l’Azawad (FILA), qui a assisté à l’élaboration du Pacte National en 1991, et partisan de l’Unité nationale affirme : « A Tombouctou, nous n’avons peur de personne, ni du MNLA, ni de qui ce soit et jamais nous ne ferons la partition du pays, le nord du Mali, ce sont des Touaregs, des peuls, des sonrais, aucun d’entre eux ne peut dire, je réclame la libération de l’Azawad… ». « Nous ne pouvons encourager ceux qui veulent séparer le territoire sur la base de revendications identitaires et portées par les armes.. », ajoutera Soumeylou Boubèye Maiga. Et cela d’autant que ceux qui parlent au nom du MNLA, le font depuis l’étranger, dira Mamadou Diagouraga.

La conférence organisée par la JCI Bamako Elite a fait consensus autour de ce concept d’Unité national. Face aux questions des journalistes, chaque intervenant a pu étayer son propos et rappelé que la communication en temps de crise est très compliquée. Si l’on a reproché au pouvoir son silence sur les tueries d’Aguelhok, le ministre Maiga, ancien directeur de la Sécurité d’Etat, précisera que toue information n’est pas communicable au grand public. Les médias ont donc leur rôle à jouer dans la diffusion de l’information mais avec prudence. Tout comme les initiatives de dialogue et de recherches d’informations sont les bienvenues comme celle organisée par la jeune chambre Bamako Elite. « Je le répète, nous sommes à votre service, c’est là même notre devoir, servir les citoyens de ce pays », a précisé Boubèye Maiga.

Pour parachever cette campagne d’information et de sensibilisation, la Jeune Chambre Bamako Elite compte lancer dans les jours à venir une campagne nationale d’affichage sur l’Unité Nationale comme l’illustre l’affiche et le slogan qui y figure : « Je suis Malien… ». Une manière de faire passer le message selon lequel, chaque citoyen, est impliqué dans la question du Nord. Et les jeunes qui composent la JCI de Bamako, n’entendent pas rester les bras croisés et agir à leur manière, ce dont s’est félicité, Soumeylou Boubèye Maiga, à l’issue de la conférence tenue le 25 février à l‘hôtel Radisson de Bamako.

Mame Diarra Diop

- Lire sur le site de JournalDuMali.com

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