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Mali : combats entre rebelles touareg et l’armée dans le nord-est

AFP, le 26 janvier 2012

jeudi 26 janvier 2012, par Tilelli

BAMAKO — Des combats opposaient jeudi matin, dans le nord-est du Mali, à Anderamboukane, l’armée malienne à des rebelles touareg qui avaient attaqué la semaine dernière trois villes de la région, a-t-on appris auprès d’un témoin et de la rébellion touareg.

"Nous avons attaqué Anderamboukane ce matin" et "l’armée du Mali est en face", a déclaré Moussa Salam, porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), ce qu’a confirmé un habitant d’Anderamboukane, tous deux joints par téléphone depuis Bamako par un journaliste de l’AFP.

Durant la brève conversation téléphonique avec le porte-parole du MNLA, le journaliste a entendu deux séries de coups de feu tirées en rafale. Aucune source militaire n’a pu être jointe dans un premier temps, mais un enseignant basé à Anderamboukane a confirmé les combats.

"L’armée tire, les rebelles aussi. Ca a commencé vers 06H00 (locales et GMT)", a dit cet habitant, Ahmedou Djiré. "On a entendu aussi un bruit d’hélicoptère", a-t-il ajouté, estimant que l’appareil était celui de l’armée malienne.

La localité d’Anderamboukane est située dans le nord-est malien, très près de la frontière avec le Niger. Elle est à 96 km au sud de Ménaka, proche de l’Algérie et la première ville attaquée par le MNLA, le 17 janvier. Le lendemain, Aguelhoc et Tessalit avaient à leur tour été visées.

Ces trois villes ont ensuite été reprises par l’armée, selon des sources concordantes.

Lors d’une réunion mardi à Nouakchott de pays sahélo-sahariens, le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, avait affirmé que "toutes les villes du nord du Mali sont sous le contrôle de l’armée malienne".

Les assaillants de Ménaka, Aguelhoc et Tessalit ont été présentés par Bamako comme des hommes rentrés récemment de Libye - dont certains lourdement armés après avoir soutenu Mouammar Kadhafi avant sa chute - et des membres du MNLA, organisation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de groupes rebelles touareg.

Le MNLA a revendiqué les attaques, son porte-parole Moussa Salam assurant qu’il allait viser d’autres villes.

Le MNLA souhaite "la libération, l’indépendance de l’Azawad et la création d’un Etat", l’Azawad étant une région naturelle du Mali s’étendant de Tombouctou (nord-ouest) à Kidal (nord-est) et considérée comme le berceau des Touareg.

Selon le ministère malien de la Défense, les combats des 17 et 18 janvier avaient fait plusieurs dizaines de morts, essentiellement des rebelles. Il a évoqué "plusieurs rebelles" et un soldat tués à Ménaka, puis 47 morts, dont deux militaires à Aguelhoc et Tessalit.

Ce bilan avait été réfuté par la rébellion, qui a assuré avoir infligé de lourdes pertes à l’armée.

Ces attaques étaient les premières depuis un accord en 2009 ayant mis fin à la rébellion touareg, active depuis 2006. Le Mali et le Niger voisin avaient été affectés par une précédente insurrection dans les années 1990 qui avait duré au moins cinq ans.

Les violences ont fait des centaines de victimes et poussé au déplacement de milliers de personnes vers les pays voisins.

"Nous n’avons pas de problème avec les Touareg. (...) Il y a des groupes qui ont des revendications qu’ils essayent de porter par les armes et par la violence", avait affirmé mardi le ministre Maïga.

"L’Etat malien est prêt à écouter, mais il n’est pas prêt à accepter des actions qui peuvent être de nature à menacer la stabilité et la sécurité du pays", avait-il assuré.

Copyright © 2012 AFP.

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