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Elmoudjahid commente l’assistance militaire françasie aux combattants libyens

dimanche 3 juillet 2011, par Tilelli

Avec la “bénédiction” de l’Occident

La France a parachuté, la semaine dernière, des armes pour les rebelles libyens qui ont déjà suffisamment de matériel militaire puisé dans les stocks des casernes prises dès le début de l’insurrection dans l’est du pays aux partisans du colonel El Gueddafi.

La France a parachuté, la semaine dernière, des armes pour les rebelles libyens qui ont déjà suffisamment de matériel militaire puisé dans les stocks des casernes prises dès le début de l’insurrection dans l’est du pays aux partisans du colonel El Gueddafi. Armes lourdes d’artillerie longue portée jusqu’aux missiles de type Sam7 de fabrication russe, dont un bon lot est passé aux mains des groupes de Al Qaida au Maghreb établis dans le nord du Mali. Répondant aux critiques de cette initiative qui viole la légalité internationale parmi les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la Russie, le ministre français des Affaires étrangères a fait une lecture des plus abusives de la Résolution 1973 sur la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire libyen, de l’embargo sur les armes à destination de ce pays pour protéger « par tous les moyens » les populations civiles des bombardements de l’armée de El Gueddafi. Le gouvernement français qui s’est référé au passage de la Résolution sur l’usage de « tous les moyens », pouvait s’autoriser des mesures plus efficaces encore comme l’octroi de missiles longue portée aux rebelles ou, pourquoi pas, s’agissant comme on le soutient en Occident, d’une « opération humanitaire », d’envoyer des troupes sur place. La France l’a déjà fait dans les années 70 au Zaïre pour sauver le régime Mobutu, une seconde fois en 2005 aux côtés des rebelles du Rwanda et a répété, cette année, l’opération en Côte d’Ivoire pour déloger Laurent Gbagbo. L’intervention militaire directe à l’étranger serait plus compréhensible s’agissant de porter secours aux populations civiles « exposées au génocide ». Cette opération présenterait au moins l’avantage de ne pas prendre le risque de voir les armes françaises passer aux mains des terroristes, comme c’est le cas en Libye. L’Algérie avait averti au début du conflit libyen qu’une intervention militaire étrangère présentait les risques de faire éloigner la solution politique et de fermer la porte au dialogue. Ce qui s’est passé depuis. Le gouvernement algérien avait, en outre, fait savoir que Al Qaida au Maghreb allait tenter de se positionner dans le conflit libyen. Ce que AQMI a fait depuis en prenant la tête de l’insurrection dans la région de Tobrouk, le fief des « djihadistes » en Irak et en Afghanistan. Les Etats-Unis étaient la seule puissance occidentale à exprimer les mêmes craintes que l’Algérie et qui se sont, hélas, vérifiées. Ce constat a été fait par la réunion des ministres de l’Intérieur des pays du G 6 (Espagne, France, Royaume-Uni, Italie, Allemagne et Pologne) et des Etats-Unis qui s’est tenue, jeudi dernier à Madrid. « Il n’y a aucun doute que AQMI profite de la guerre de Libye et tout porte à croire que des armes appartenant jadis à l’armée libyenne sont passées aux mains de cette organisation terroriste », a admis le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Rubalcaba, qui venait de tenir une réunion en aparté avec la Secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Mme Janet Napolitano. Visiblement, ce message d’inspiration américaine s’adressait en priorité à son collègue français dont le pays sera présent, en septembre prochain, à la Conférence d’Alger sur la coordination de la lutte contre AQMI au Sahara-Sahel, aux côtés des puissances membres permanentes du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Allemagne, Chine et Royaume-Uni) et des Etats membres de la ligne de front, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. La question du financement indirect du terrorisme de AQMI sera mise sur la table comme une priorité des priorités. Cette organisation terroriste dont ses membres les plus radicaux se sont réfugiés dans le Sahel, la terre de personne, pour n’avoir pas pu supporter la pression des forces armées algériennes, se sont spécialisés dans les prise d’otages contre paiement de rançons, le trafic d’armes, de drogue et le crime organisé pour financer les foyers de terrorisme qui sévissent encore dans le nord de l’Algérie. AQMI a obtenu, depuis 2003, de la France, de l’Espagne et des pays européens plus de 50 millions de dollars au titre des enlèvements des ressortissants européens. C’est assez d’argent pour s’équiper en matériel de guerre que ne possède pas les armées de certains pays pauvres du Sahel. Larguer des armes dans le désert libyen où les groupes de cette organisation terroriste sont omniprésents est une bénédiction du ciel pour Al Qaida au Maghreb islamique.

B. H.

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Elmoudjahid, 2 juillet 2011.

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