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Libye : pression US sur l’Algérie pour « accueillir » Kadhafi ?

Leblogfinance.com, 23 avril 2011

samedi 23 avril 2011, par Tilelli

Comment semer la zizanie dans la région et jeter de l’huile sur le feu ...

Selon un diplomate bien au fait du dossier, du département de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères algérien, les Etats-Unis exerceraient de fortes pressions sur l’Algérie afin que Bouteflika accepte de donner l’asile à Mouammar Kadhafi. C’est en tout ce qu’affirme samedi le journal algérien Algérie Focus.

Si les États-Unis ont d’ores et déjà lancé d’intenses recherches afin de trouver un pays qui pourrait accueillir le dirigeant libyen, trois pays africains - dont l’Algérie - figureraient dans la short list.

Alger pourrait ainsi accueillir Kadhafi et veiller par la suite à sa « mise en quarantaine ». L’objectif étant de mettre fin à son pouvoir de nuisance.

« Aucun autre pays ne pourrait se prémunir de la nuisance de Kadhafi s’il lui accorde l’asile politique. L’Algérie pourrait en tout cas mettre le guide libyen sous surveillance pour l’empêcher de reconstituer ses réseaux et revenir au devant la scène », précise le diplomate cité par Algérie Focus.

Le journal indique également que la Turquie tenterait également de convaincre les officiels Algériens d’accepter cette proposition.

Arguments mis en avant pour « persuader » l’Algérie ? .... qui pourraient s’apparenter presque à du chantage : la guerre en Libye risquerait de déborder sur son voisin algérien ... en menaçant sa stabilité, nous dit-on ...

Hasard de calendrier ?

Fin mars - alors que le dossier demeure toujours extrêmement tendu entre Algériens et Marocains - Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, a confirmé le soutien des Etats-Unis au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental. Au détriment de l’Algérie ...

"Nous croyons que le plan d’autonomie marocain est sérieux, réaliste et crédible", avait ainsi déclaré Hillary Clinton, s’exprimant aux côtés de son homologue marocain Taieb Fassi Fihri. La haute diplomate américaine avait par ailleurs apporté le soutien des Etats-Unis à Christopher Ross, l’émissaire de l’ONU dans la région.

Rappelons, qu’après avoir été une colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Ce qui est loin de plaire à tout le monde : le Front Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, réclame ainsi un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, le vote devant permettre aux Sahraouis de choisir parmi trois options : rattachement au Maroc, autonomie sous souveraineté marocaine ou indépendance.

Le Maroc soutient quant à lui l’option d’une autonomie sous sa souveraineté, refusant toute idée d’indépendance. Mais le 9 mars dernier, un sixième round de discussions sur l’avenir du Sahara occidental sous l’égide des Nations unies s’est achevé sans résultat tangible.

Le 21 février dernier, le commandant du Commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (US AFRICOM), le Général William E. Ward avait indiqué pour sa part à Washington que « la résolution du conflit du Sahara contribuera à promouvoir la coopération régionale en matière de sécurité et à lutter plus efficacement contre Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ».

"Il est évident que lorsque des pays s’entendent mieux avec leurs voisins, leur capacité à œuvrer conjointement se retrouve renforcée", avait par ailleurs souligné le Général Ward, lors d’un briefing avec des journalistes.

Le responsable militaire US avait alors souligné que la perpétuation du conflit du Sahara constituait un "sujet d’inquiétude pour l’ensemble des pays de la région", prônant à cet égard la poursuite du dialogue et des négociations entre les parties à ce conflit, notamment le Maroc et l’Algérie, afin d’aboutir à une solution et faire face aux "défis communs auxquels ils sont confrontés".

Le commandant de l’Africom s’était par ailleurs félicité du niveau de la coopération militaire avec le Maroc, la qualifiant de "solide et consistante".

"Mon évaluation de cette coopération militaire est qu’elle constitue une bonne base (...) afin d’aller de l’avant sur la base de nos objectifs communs", y compris la lutte contre la menace posée par AQMI, avait-t-il affirmé.

Rappelons qu’en janvier 2008, Mary Carlin Yates, adjointe au Commandement américain chargé des activités militaires en Afrique (Africom). avait - suite à des rumeurs persistantes - démenti l’existence d’un plan US relatif à la construction de bases militaires américaines en Afrique.

« Les Etats-Unis n’ont ni l’intention, ni la volonté, et moins encore de plan pour construire un Commandement militaire unifié pour l’Afrique (Africom) » avait tenu à préciser l’ambassade des Etats-Unis à Rabat dans un communiqué.

« Nous n’avons aucune intention d’établir de nouvelles bases militaires ou de mettre en garnison des troupes au continent africain », avait au préalable indiqué Mary Carlin Yates.

Ce haut responsable américain avait également démenti l’existence de pourparlers avec les pays du Maghreb concernant l’établissement d’un quartier général d’un commandement américain en Afrique sur leurs territoires.

« Le transfert de l’Africom vers un pays africain n’est pas encore envisagé », avait-elle toutefois lancé, laissant ainsi entrevoir une telle éventualité.

Sources : AFP, Presse marocaine, Algérie Focus

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