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Controverse autour du Conseil national de transition

in "Mémoire des Luttes", 3 avril 2011.

dimanche 3 avril 2011, par Tilelli

Qui sont, au juste, les dirigeants du Conseil national de transition (CNT) ? Trois articles pour se faire une idée.

La composition de ce Conseil n’a pas été complètement rendue publique, pour des raisons de sécurité est-il affirmé.


D’après le CNT lui-même, 31 membres composent cette « vitrine politique de la révolution ». Seuls les noms de cinq d’entre eux ont été, jusqu’à présent, communiqués publiquement. Toutes les régions de la Libye y seraient représentées, notamment la Tripolitaine.

Selon la présentation qu’en font les collectifs de solidarité avec le peuple libyen proche de ce dernier en France, les objectifs du CNT sont la « libération du territoire, la préservation de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Libye, la constitution du nouvel Etat libyen sous la bannière de la liberté et de la justice dont la capitale sera Tripoli."

Il aura « une durée de vie limitée et cessera son activité après l’organisation d’élections libres ». De même, « ses membres s’engagent à ne pas se présenter à ces élections, ni à aucune autre future ». « Il garantira, pour le temps de son mandat, le maintien des accords de la Libye avec l’extérieur. Ces engagements dureront le temps qu’un nouveau parlement soit élu » [1].

Certains de ses membres sont donc connus. Deux articles à charge contre eux sont reproduits ci-dessous : celui de Danielle Bleitrach, tiré d’un texte de Maurizio Matteuzi, publié par Il manifesto, et celui d’Alexandre Lévy, correspondant de L’Express en Libye.

Le troisième article, écrit par Françoise Clément, membre de la commission internationale d’Attac France, est une critique des deux précédents dont elle relève les inexactitudes.



Et si les gentils n’étaient pas si gentils ? par Danielle Bleitrach, à partir d’un article de Maurizio Matteuzzi publié le 23 mars 2011 dans Il Manifesto et traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Les gentils contre les méchants, les nôtres contre les leurs, le 7ème régiment de cavalerie contre les Indiens. Une simplification comme à la télé pour un cas très compliqué. Le méchant ne peut être que Kadhafi. Il a mérité son rôle, de droit, depuis 40 ans de pouvoir absolu, abus et excès, bizarreries et excentricités (même si tout ce qu’il a fait n’est pas à vomir).

Les gentils sont les rebelles de Bengazi (se rebeller est juste), les « révolutionnaires du 17 février » qui ont arraché à Kadhafi tout l’est libyen, l’indocile Cyrénaïque. Ceux que presque tout le monde depuis le début a appelé les « civils » (de façon à accréditer la guerre juste de l’ONU). « Civils », mais pas comme ceux du boulevard Bourguiba à Tunis, de la Place Tahir au Caire, de la Place de la Perle à Manama. Des images mêmes des mêmes télés, les « civils » de Bengazi sont armés de pied en cap, avec des tanks et des défenses anti-aériennes, capables d’abattre des avions gouvernementaux et de piloter des jets de combat.

Ce sont eux qui, une fois la guerre humanitaire de l’Occident menée à terme et Kadhafi enfin liquidé, seront la nouvelle Libye.

Mais qui sont-ils, « eux », les gentils du film ? Et comment sera la nouvelle Libye post-kadhafienne et, donc, présume-t-on, démocratique, respectueuse des libertés civiles et des droits humains, etc. ?

La Libye est un morceau de roi trop appétissant et la hâte des humanitaires (conduits par le triste Sarkozy) pour courir à son secours est un peu suspecte. Et le Yémen ? Et le Bahreïn ? Et la Birmanie, pourquoi pas la Birmanie ? Et pourquoi pas la Palestine ? (La Palestine parce que non et c’est tout, ça se comprend).

Le pari de l’Occident humanitaire se fait les yeux fermés. Et dangereusement. Parce que les rebelles « civils » de Bengazi, bien que (pour le moment) inconnus, ont un curriculum solide de fondamentalisme musulman, armé et militant (donc anti-occidental), ou, au contraire, pour les plus connus, ne sont pas ce qu’on appelle une garantie.

D’après Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination : « On connaît certains noms de chefs d’origine tribale qui semblent être en position de force dans ce qui est appelé gouvernement provisoire de Bengazi, le Conseil national de transition libyen. On sait par exemple que son secrétaire est Mustapha Mohammed Abud al Jeleil qui, jusqu’au 21 février, était le ministre de la justice de Kadhafi et avait été placé en décembre 2010 par Amnesty International sur la liste des plus effroyables responsables de violations de droits humains d’Afrique du nord ».

L’autre homme fort des rebelles « civils » de Bengazi est « le général Abdul Fatah Younis, ex ministre de l’intérieur de Kadhafi et auparavant chef de la terrible police politique du régime » … Des personnages, conclut Introvigne, qui « ne sont pas les "démocrates sincères" des discours d’Obama, mais parmi les pires instruments du régime de Kadhafi, qui aspirent à chasser le colonel pour prendre sa place ».

Instruments recyclés du kadhafisme qui seront balayés par les « jeunes révolutionnaires » et par les vieux démocrates survivants du kadhafisme ? Peut-être. Espérons. Mais c’est un fait que la Libye, et l’Est de la Libye, se révèlent être le premier exportateur au monde par habitant (par rapport à sa population) de combattants et de « martyrs » (« suicide-bomber », lire kamikaze) en Irak. Plus nombreux que ceux qui viennent de n’importe quel autre pays arabo-musulman et même d’Arabie saoudite, berceau de Ben Laden et des terroristes (présumés, NdT) du 11 septembre.

Ces données ne viennent pas de Kadhafi qui, par commodité attribue la révolte de l’Est à Al Qaeda, mais du Combating Terrorism Center de West Point, de la banque de données du Pentagone et des câbles diffusés (hier) par Wikileaks. Les données de West Point et du Pentagone se fondent sur les « Sinjar documents », trouvés par les forces étasuniennes en octobre 2007 lors d’un raid dans cette localité à la frontière irako-syrienne, et qui décrivent un « scénario alarmant » sur les rebelles libyens de Bengazi et Derna.

Des 700 djihadistes, dont l’entrée en Irak a été « recensée » (par nationalité) entre 2006 et 2007, 19% venaient de Libye, en particulier de Derna (60%) et Bengazi (24%) qui revendiquent de nombreux « Afghan veterans » dans leurs rangs. Derna est la première source de djihadistes en Irak, 52 contre 51 venant de Riad (mais la ville de Cyrénaïque a 80 mille habitants, et la capitale de l’Arabie saoudite en a 4 millions), suivies par La Mecque et par Bengazi. Même parmi les kamikazes recensés comme « martyrs », les Libyens sont les premiers, 85% contre 56 % pour les autres.

Même scénario décrit par Wikileaks : l’Est libyen comme terrain fertile pour le radicalisme islamique. Et Vicent Cannistraro, ancien chef de la cellule CIA en Libye, affirme que parmi les rebelles il y a beaucoup d’« extrémistes islamiques capables de créer des problèmes » et que les « probabilités [sont] élevées que les individus les plus dangereux puissent avoir une influence dans le cas où Kadhafi devrait tomber ». Meilleurs vœux.



Quand le chef des rebelles libyens œuvrait pour Kadhafi

par Alexandre Lévy, Lexpress.fr, 29 mars 2011

Pendant huit ans, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été retenus prisonniers en Libye. Qui a confirmé la peine de mort des infirmières ? Moustapha Abdeljalil, aujourd’hui chef des insurgés.

Dans son appartement de Sofia, la capitale bulgare, lorsqu’il regarde des images venus de Libye, Guéorgui Milkov tombe souvent sur des visages connus : "Voici, Idris, Khoreibi, Omar, Fitouri", dit-il en pointant son doigt vers des rebelles qui s’époumonent devant la caméra, à Benghazi, pour dénoncer les crimes de Kadhafi...

Lorsque Guéorgui avait commencé à les photographier, il y a une douzaine d’années, ils manifestaient déjà, mais pour exprimer leur fidélité au régime et demander la pendaison des infirmières bulgares accusées d’avoir inoculé le HIV à des centaines d’enfants de Benghazi sur ordre d’Israël et des Etats-Unis.

Reporter pour le quotidien 24 Tchassa de Sofia, ce journaliste arabisant à suivi depuis 1999 le douloureux feuilleton de ces cinq femmes (et un médecin palestinien) qui n’ont été libérés qu’en 2007 après l’intervention de l’Union européenne, et notamment de la France. "Une immense manipulation destinée à racketter l’Occident à travers la petite Bulgarie", explique-t-il, dans une allusion aux contreparties obtenues alors par le régime de Kadhafi.

Moustapha Abdeljalil, "un fidèle parmi les fidèles" du colonel Kadhafi

Comme d’autres, en Bulgarie, Guéorgui n’a pas manqué de relever que, parmi les dirigeants de cette opposition libyenne représentée par le Conseil national de transition (CNT), plusieurs personnes sont fortement impliquées dans cette affaire. A commencer par le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, ancien ministre de la Justice du colonel : "Pour nous, souligne le journaliste, il reste le président de la cour d’appel de Tripoli qui, à deux reprises, a confirmé la peine de mort des infirmières. Un fidèle parmi les fidèles qui, en récompense de son intransigeance dans ce procès, a été nommé ministre en 2007."

Idris Laga, "un homme avide et sans scrupules"

Vu de Sofia, un autre "acteur" de cette manipulation est Idris Laga. Cet homme, qui se présente aujourd’hui comme le coordinateur militaire du CNT, est surtout connu en Bulgarie comme le président de l’Association des parents d’enfants infectés, très active pendant toute l’affaire des infirmières. "Officiellement indépendante, cette organisation a été crée par le régime pour faire monter les enchères en instrumentalisant la douleur des victimes", estime l’universitaire Vladimir Tchoukov, l’un des meilleurs spécialistes du monde arabe en Bulgarie. Et le portrait qu’il dresse d’Idris Laga n’est pas flatteur non plus : "Il s’agit d’un homme avide et sans scrupules, animé par une haine profonde de l’Occident, ajoute le chercheur. « Je souhaite que la France sache qui elle soutient en Libye."

La Bulgarie condamne la reconnaissance du CNT par la France

Le 11 mars, à Bruxelles, le Premier ministre bulgare a violemment réagi à la décision, défendue par la France, de considérer le CNT comme un interlocuteur politique digne de foi. "Dans ce Conseil il y a des gens qui ont torturé nos infirmières", s’est insurgé Boïko Borissov, après une sérieuse prise de bec à ce sujet avec Nicolas Sarkozy.

Sans donner de noms, il a certainement visé encore un transfuge de poids, le ministre de l’Intérieur du régime de Tripoli, Abdel Fattah Younis. Accueilli par une foule en délire à Benghazi, à la fin de février, le général Younis est devenu la coqueluche des Occidentaux - le Quai d’Orsay relate sur son site une conversation téléphonique entre lui et Alain Juppé le 5 mars - qui espèrent que son ralliement va permettre aux insurgés de reprendre du poil de la bête sur le terrain militaire.

A Sofia, la presse l’avait surnommé le "tortionnaire en chef" à cause des mauvais traitements dont se sont plaintes les infirmières - viols, électrochocs et morsures de chiens notamment - commis par ses hommes et destinés à leur faire avouer des crimes qu’elles affirment n’avoir jamais commis.

Source : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/quand-le-chef-des-rebelles-libyens-oeuvrait-pour-kadhafi_977428.html



Des preuves vraiment irréfutables ?

par Françoise Clément, membre de la commission internationale d’Attac France

Deux textes sur les insurgés libyens ont largement circulé sur la Toile et sont reproduits ci-dessus.

Le premier, intitulé "Et si les gentils n’étaient pas si gentils ?", est une traduction du texte de l’universitaire marxiste Maurizio Matteuzzi (MM) [2] dans Il manifesto du mercredi 23 mars 2011 http://www.ilmanifesto.it/Quotidian... publiée sur le site comuniste http://www.comite-valmy.org/spip.php ?article1303

Il y apporte les "preuves" que les insurgés libyens ne sont pas "gentils" et que le CNT libyen ne doit pas être soutenu.

Un autre article, d’Alexandre Lévy, correspondant de L’Express, accuse Moustapha Abdeljalil, président du CNT, d’avoir confirmé la peine de mort des infirmières bulgares dans la cadre d’ « une immense manipulation destinée à racketter l’Occident à travers la petite Bulgarie", comme président de la Cour d’appel de Tripoli. Un fidèle parmi les fidèles qui, en récompense de son intransigeance dans ce procès, a été nommé ministre en 2007.

http://www.lexpress.fr/...kadhafi_9...

http://www.slate.fr/...israel-nest-...

Le “talent” des deux auteurs est d’avoir mélangé une critique plausible (le ministre de l’intérieur est un ancien tortionnaire) avec d’autres, moins convaincantes. Cela m’a incité à toutes les vérifier … pour éviter à mes camarades Attac d’être abusés … Je vous en livre les résultats :

Une accusation plausible

MM : " L’autre homme fort des rebelles « civils » de Bengazi est « le général Abdul Fatah Younis, ex ministre de l’intérieur de Kadhafi et auparavant chef de la terrible police politique du régime".

En effet, le général Abdul Fatah Younis, ex-ministre de l’intérieur de Kadhafi, passé aux insurgés dès les premiers jours de la répression des manifestations à Bengazi, est devenu chef de leurs troupes jusqu’à ce que de vrais militaires reprennent la direction. Amnesty international a défendu des prisonniers torturés sous son ministère.

Des accusations douteuses

MM : “Mustapha Mohammed Abud al Jeleil qui, jusqu’au 21 février était le ministre de la justice de Kadhafi et avait été placé en décembre 2010 par Amnesty International sur la liste des plus effroyables responsables de violations de droits humains d’Afrique du nord”.

J’ai épluché toutes les dépêches d’Amnesty international sur la Libye (fichier joint) sans trouver cette liste. Qui n’existe pas ... Dans les rapports existants, Abdel Jalil n’est pas présenté par Amnesty comme " responsables de violations de droits humains", mais décrit comme "un juge connu pour avoir jugé systématiquement contre le régime" et « un ministre de la justice qui a tenté, sans succès, de limiter ces violations” : “il a pris position publiquement contre les détentions arbitraires", "pour limiter la peine de mort aux seuls crimes de sang".

Matteuzzi ment grossièrement sur Abdel Jalil, mais pour quelle raison ?

Alexandre Lévy, ancien journaliste du Monde passé à Courrier international, spécialiste des questions de police et de terrorisme, auteur d’un article justifiant la politique israélienne un an après la guerre sur Gaza, est devenu correspondant de L’Express en Libye. Dans l’article cité par Danielle Bleitrach http://www.slate.fr/story/10443/%C2..., Il accuse Moustapha Abdeljalil, président du CNT, “d’avoir confirmé à deux reprises la peine de mort des infirmières bulgares”, comme “président de la Cour d’appel de Tripoli”, dans le cadre "d’une immense manipulation destinée à racketter l’Occident à travers la petite Bulgarie" : "Un fidèle parmi les fidèles qui, en récompense de son intransigeance dans ce procès, a été nommé ministre en 2007."

http://www.lexpress.fr/actualite/mo...

Amnesty International rapporte que " Ashraf Ahmad Al Hajouj, médecin palestinien, Valya Georgieva Chervenyashka, Snezhana Ivanona Dimitrova, Nasya Stoycheva Nenova, Valentina Manolova Siropulo et Kristina Venelinova Valcheva, infirmières bulgares sont en détention depuis 1999. Ils avaient été condamnés au peloton d’exécution en mai 2004 après avoir été reconnus coupables d’avoir délibérément inoculé le virus du sida à 426 enfants de l’hôpital pour enfants al Fateh de Bengazi – une accusation qu’ils ont toujours niée. Leur condamnation à mort avait été annulée le 25 décembre 2005 par la Cour suprême qui avait ordonné que les soignants soient rejugés, en raison d’« d’irrégularités » dans la procédure d’arrestation et les interrogatoires.

Un nouveau procès s’était ouvert le 11 mai 2006 devant un tribunal pénal de Benghazi, à l’issue duquel des peines de mort avaient été prononcées le 19 décembre 2006. À l’issue de négociations, dans lesquelles la Fondation Kadhafi pour le développement, dirigée par l’un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a joué un rôle prépondérant, il a été convenu qu’un fonds international verserait une compensation financière aux familles des enfants infectés au VIH en échange de la commutation des condamnations à mort des infirmières et du médecin. Mustafa El Jalil étant devenu ministre, le 11 juillet 2007, la Cour suprême de Libye confirmait les condamnations. L’affaire était examinée mardi 17 juillet par le Conseil suprême des autorités judiciaires qui aurait décidé de commuer les peines capitales en peines à perpétuité.

Le 24 juillet, les cinq infirmières et l’infirmier ont été transférés de Libye en Bulgarie dans le cadre d’un échange de prisonniers, et les six professionnels de la santé ont été graciés par le président bulgare Gueorgui Parvanov.

Qui eût cru qu’un journaliste expérimenté comme Alexandre Lévy puisse confondre la cour d’appel de Tripoli et un tribunal pénal de Bengazi ? Qu’il ne compare pas ses informations à celles d’Amnesty International ? A moins qu’il ne soit parfaitement au courant et que ses accusations soient volontaires...

Non content de donner de fausses informations sur Abdel Jalil, Alexandre Lévy s’acharne sur les insurgés et leur lien avec le procès des infirmières : "Idris, Khoreibi, Omar, Fitouri", dit-il en pointant son doigt vers des rebelles « qui s’époumonent devant la caméra, à Bengazi, pour dénoncer les crimes de Kadhafi... Lorsque Guéorgui avait commencé à les photographier, il y a une douzaine d’années, ils manifestaient déjà, mais pour exprimer leur fidélité au régime et demander la pendaison des infirmières bulgares”.

Difficile de vérifier l’identité de "Idris, Khoreibi, Omar, Fitouri", et la véracité des propos de Alexandre Lévy...

Spécialiste des questions de terrorisme, Alexandre Lévy s’appuie sur quatre sources apparemment irréfutables : Combating Terrorism Center de West Point ; Vicent Cannistraro, ancien chef de la cellule de la CIA en Libye ; la banque de données du Pentagone ; et des câbles diffusés (hier) par Wikileaks.

Le rapport du Combating Terrorism Center de West Point, "Al-Qa’ida’s Foreign Fighters in Iraq : A First Look at the Sinjar Records" est une étude sur un échantillon de 700 combattants étrangers islamistes entrés en Irak entre 2006 et 2007. Sur une centaine de Libyens, 60 venaient de Darna et 24 de Bengazi.

Fort de ces statistiques, Alexandre Lévy en conclut que "l’Est libyen est un terrain fertile pour le radicalisme islamique".

Il s’appuie sur Vincent Cannistraro, ancien chef de la cellule de la CIA en Libye, pour conclure que, " parmi les rebelles il y a beaucoup d’extrémistes islamiques capables de créer des problèmes », et que les « probabilités [sont] élevées que les individus les plus dangereux puissent avoir une influence dans le cas où Kadhafi devrait tomber »".

Ces deux articles sont censés apporter des preuves irréfutables que les insurgés de l’est de la Libye et leurs dirigeants sont tous soit de dangereux extrémistes islamiques, soit de sordides opportunistes ...

Si vous préférez connaître le point de vue des intéressés : articles et vidéos sur Al Jazeera en anglais ou prochaines réunions du collectif Libye.


Lire l’article sur le site de "Mémoire eds Luttes"

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