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Nord du Mali : la rébellion dit avoir pris une localité, un militaire dément

AFP, le 8 février 2012

jeudi 9 février 2012, par Tilelli

La rébellion touareg malienne a affirmé avoir pris mercredi le contrôle de la localité de Tinzawaten, dans le nord-est du Mali et frontalière avec l’Algérie, ce qu’a démenti une source militaire malienne. "Nous avons pris ce mercredi Tinzawaten. Nos forces occupent la ville. Pour les morts et les prisonniers, nous allons vous dire plus tard", a déclaré à l’AFP Mohamed Ag Ghaly, un combattant de la rébellion touareg contacté par téléphone depuis Bamako.

"Nous allons poursuivre notre combat, sécuriser nos zones", a-t-il ajouté. "Je démens catégoriquement. Nous tenons toujours nos positions. Nous sommes sur le terrain pour défendre la patrie", a affirmé de son côté un officier de l’armée malienne en poste à Gao (nord-est). La localité de Tinzawaten (également orthographiée Tinzaouatène) est située dans le désert à la frontière avec l’Algérie. Elle abrite notamment un camp de candidats à l’émigration clandestine en Europe refoulés d’Algérie ou en attente de départ. Des témoins joints depuis Bamako ont affirmé avoir vu mardi des hélicoptères de l’armée malienne survoler la zone comprise entre Tinzawaten et la ville de Kidal, plus au sud. Des rebelles touareg se réclamant du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), appuyés par d’autres Touareg, ont lancé depuis le 17 janvier une vaste offensive dans le nord du Mali, la plus importante depuis 2009.

Ces attaques, qui ont visé plusieurs villes, ont fait de nombreux morts et blessés des deux côtés, chaque camp faisant état de lourdes pertes chez l’adversaire mais leurs bilans sont difficiles à confirmer de sources indépendantes. Les combats ont provoqué l’exode de plusieurs dizaines de milliers de personnes, qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi dans des pays voisins : au moins 10.000 au Niger, 9.000 en Mauritanie et 3.000 au Burkina Faso, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

La crise a par ailleurs suscité le mécontentement de familles de soldats engagés dans les combats, qui ont dénoncé la gestion du dossier par le pouvoir et ont manifesté pour réclamer des nouvelles des leurs au front et plus de moyens pour eux. Elle est également à l’origine de manifestations hostiles à des habitants à la peau claire, incluant des Touareg, dont des biens ont été saccagés, notamment à Kati, ville-garnison à 15 km au nord-ouest de Bamako.

Le président malien Amadou Toumani Touré a invité les populations à ne pas faire "l’amalgame" entre civils et rebelles touareg. Et les appels à l’apaisement, au cessez-le-feu et au dialogue se sont multipliés ces derniers jours au Mali et à l’étranger.

AFP

- Lite sur le site du Parisien

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