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Sahel – Les “pays du champ“ et le Nigeria s’unissent face à la problématique des bandes armées

Afreeknews, le 25 janvier 2012

jeudi 26 janvier 2012, par Tilelli

La Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie, dits “Pays du champ“ et le Nigeria entendent désormais unir leurs efforts dans la lutte contre les groupes armés dans le Sahel. Ils craignent des liens entre Aqmi, Boko Haram et les rebellions touaregs.

Les ministres des Affaires étrangères des “Pays du champ“ et des délégués du Nigeria étaient réunis en conclave mardi à Nouakchott pour déterminer des réponses sécuritaires communes en vue de contrer les activités des groupes armés dans le Sahel. “Les ministres ont recommandé d’intensifier leurs efforts en vue de détruire les filières logistiques et infrastructurelles des terroristes et de les déloger de leurs sanctuaires“, selon le communiqué final ayant sanctionné la réunion. “Nous avons eu des discussions fructueuses et sérieuses sur tous les aspects de la sécurité au Sahel“, s’est réjoui le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, à la clôture de la réunion. Au chapitre des préoccupations, le “phénomène du paiement des rançons aux groupes terroristes preneurs d’otages“ a été souligné. Il “constitue une source majeure de financement du terrorisme, un encouragement aux activités des bandes armées devenues des sous-traitants dans les prises d’otages“, selon le communiqué de la réunion.

Convaincus des connexions entre Aqmi et Boko Haram

La Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali sont confrontés à une insécurité croissante liée aux activités d’Aqmi (attaques, braquages, enlèvements) et d’autres groupes criminels. De son côté, le Nigeria est confronté à une recrudescence des attentats sanglants de la secte islamiste Boko Haram. Les autorités des Pays du champ et du Nigeria sont convaincues d’une connexion entre ces deux groupes terroristes. Au cours de leur réunion de Nouakchott, “les ministres ont suivi un exposé présenté par la République fédérale du Nigeria et ont noté les liens qui existent entre les groupes terroristes de la région sahélo-saharienne et le groupe Boko Haram“ indique par ailleurs leur communiqué. Des détails n’ont pas été fournis sur les connexions qui pourraient exister entre les groupes armées et terroristes de la bande sahélo-saharienne. Mais ces interconnexions pourraient avoir été facilitées par la crise libyenne.

Les Touaregs, sous-traitants pour Aqmi ?

La fin des combats en Libye a conduit à une prolifération des armes et un retour massif d’ex-rebelles Touareg, une communauté ethnique présente dans les régions frontalières des “Pays du champ“. L’attaque de trois villes du nord-est du Mali la semaine dernière par des rebelles touareg, a donné l’alerte dans le Sahel. “Avec ces attaques, la crise dans l’espace sahélo-saharien prend des dimensions inquiétantes“, a affirmé le colonel Mouhamadou Abou Tarka, de la Haute autorité pour la consolidation de la paix au Nord-Niger. La présence des ex-rebelles touareg peut profiter aux groupes terroristes Aqmi et Boko Haram. Pour Kaocen Maïga, une figure des mouvements touareg, “le vrai danger est que 4.000 ex-combattants sont dans la nature et sont potentiellement des sous-traitants d’Aqmi“ (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

“Une amnistie générale“ pour les rebelles touaregs

Au moment où des stratégies régionales sont à l’étude, les réflexions continuent dans les Etats concernés, pour de possibles solutions aux bandes armées. C’est le cas du Niger. Un forum sur “ la paix et le développement“ a été organisé lundi et mardi à Arlit, près d’Agadez, la grande ville frontalière de l’Algérie, du Mali et de la Libye. Les participants de ce forum proposent une nouvelle approche. Qui écarte l’usage de la force. Le forum a appelé à “une amnistie générale pour tous les actes liés à l’insécurité entre 2001 et 2012 (…). Et un recrutement spécial en 2012“ d’ex-rebelles au sein de l’armée. “Nous devons définitivement abandonner le recours aux armes, il est temps de nous remettre au travail, seule issue pour espérer vivre dans ce milieu austère“, a lancé Brigi Rafini, un Touareg nommé Premier ministre par le président nigérien Mahamadou Issoufou après son élection en 2011.

Le Niger montre peut-être là, une solution à étudier pour freiner le recrutement de ces ex-rebelles par les islamistes d’Aqmi et Boko Haram.

Au total, 12 Européens, dont six Français, sont actuellement retenus dans le Sahel par Aqmi et un autre groupe, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Au Nigeria plus de 250 personnes ont été tuées, dont 185 la semaine dernière à Kano (nord du Nigeria), dans des attaques de la secte Boko Haram. Des connexions entre ces groupes armés font planer des réels risques d’insécurité dans la région sahélo-saharienne. Les “Pays du champ“ et le Nigeria ont convenu d’organiser deux conférences consacrées au “partenariat, la sécurité et le développement“. Ces rencontres auront lieu dans le premier trimestre 2012 en Algérie et au Mali.

Jean-Jorès Tah Bi

- Lire sur le site d’Afreeknews

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