Tamazgha
Accueil du site > Lu dans la presse > Projecteur sur le sursaut de la question amazighe

Projecteur sur le sursaut de la question amazighe

Free Algérie, le 16 janvier 2012

mardi 17 janvier 2012, par Tilelli

Pour la première fois dans la capitale française et devant l’Assemblée nationale, les Amazigh se sont manifestés comme un peuple déterminé à arracher sa liberté.

Le printemps en hiver à Paris

Le 17 décembre pour soutenir les Imazighens de Libye, d’importantes manifestations se sont déroulées à New York, Berlin, Ottawa, Toronto, Montréal, etc., mais c’est à Paris qu’un fait majeur est intervenu avec le rassemblement de solidarité avec les Libyens devant l’Assemblée nationale,avec une large banderole et le drapeau amazigh. Kilkzcmfuet Kra Isallen, deux bulletins d’information de Tamazgha ont été distribués ainsi qu’un document retraçant l’historique du Congrès mondial amazigh (CMA), ses revendications, son mode d’organisation, son programme et ses perspectives. Sous la pluie, après les allocutions de Ferhat M’henni, le président du gouvernement provisoire de la Kabylie (GPK), de Masin Ferkal (Tamazgha), de Fethi n Khelifa, président du CMA et de l’historien Jacques Simon, l’hymne amazigh libyen a été chanté avec ferveur par les participants.

Pour la première fois dans la capitale française et devant l’Assemblée nationale, les Amazigh se sont manifestés comme un peuple déterminé à arracher sa liberté. La presse, les radios et les télés étaient absentes ; il n’en reste pas moins que la question amazighe est devenue désormais un problème français.

Yennayer 2012 : la Kabylie à l’honneur

Le jeudi 12 janvier et pour la première fois le Yennayer s’est tenu dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Sur une table recouverte du drapeau berbère, Ferhat M’henni, le président du GPK a dénoncé la situation où se trouve la Kabylie depuis 1962, opprimée par un pouvoir illégitime qui mène une politique criminelle avec des kidnappings pour écarter les opérateurs, le racket des commerçants, les enlèvements par des groupes islamistes armés et des expéditions punitives militaires contre des villageois. L’émergence d’une Kabylie de la laïcité et de liberté ne peut qu’être soutenue par la France éprise de paix, de démocratie et de stabilité.

Après lui, Jacques Simon a centré sa communication sur l’histoire des Kabyles en France, de 1830 à 1930, un centenaire pendant lequel les Kabyles, inscrits depuis la fin du XIXe siècle dans le procès de production capitaliste ont contribué à la construction de la France, à sa défense au prix de lourds sacrifices pendant la Grande Guerre puis à la formation de l’Etoile Nord-Africaine qui proposait de fonder une Algérie souveraine par une Assemblée constituante avec le soutien et l’amitié du peuple français. D’autres interventions, dont celles de Belkacem Lounès, ancien président du CMA et son successeur, Fethi n Khelifa, ont replacé cette journée dans la marche des peuples amazighs pour leur liberté. Une vidéo projection sur la manifestation massive des Kabyles à l’issue du 2e congrès du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a montré avec cette journée que cette marche avait commencé.

Au final, la tenue du Yennayer dans une salle de l’Assemblée nationale, présidée par le président du GPK avec sur la table le drapeau amazigh et son hymne chanté par tous, est un fait majeur. Pour la première fois de son histoire, la Kabylie était à l’honneur à Paris. La conséquence logique serait la condamnation par la France de la politique répressive de la Kabylie par le pouvoir algérien, l’écriture honnête de l’histoire des Kabyles en France, depuis 1830, la reconnaissance et le libre exercice de la langue et de la culture berbère en France et le soutien au peuple algérien pour se constituer en nation libre et démocratique par un processus constituant, sur le modèle de la Révolution française de 1789 et en amitié avec le peuple de France. Rappelons que l’Etoile Nord-Africaine qui avait adhéré en 1936 au Front populaire comprenait une grande majorité de militants et de cadres kabyles.

Osons une question politiquement incorrecte : le général de Gaulle qui avait reconnu le GPRA en 1958 sera-t-il suivi par le prochain président et reconnaître le GPK ?

Jacques Simon

Lire sur Freealgérie

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0