Le mouvement de protestation lancé par la population de Laghouat, dans le sud d’Algérie, tourne à l’affrontement. Des échauffourées entre des citoyens et les forces de l’ordre ont éclaté dans la matinée du mardi 10 janvier dans plusieurs quartiers de la ville, indique à DNA Yacine Zaid, syndicaliste et militant des droits de l’homme. « La ville a été bouclée par les forces antiemeute qui ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes durant la matinée », affirme M. Zaid.
Les interpellations de citoyens ont été opérées devant le siège de la wilaya où des rassemblements ont eu lieu depuis plusieurs jours pour protester contre la distribution de logements sociaux contestée par une partie de la population.
Selon des témoignages recueillis sur place, la police a fait usage de gaz lacrymogènes afin de disperser la foule et certains manifestants ont été blessés.
« Les arrestations ont commencé dés 7h30 du matin, indique Yacine Zaid. La police est entrée dans les domiciles des familles pour procéder à des perquisitions et interpeller les jeunes dans les lits. J’ai interpellé le chef de sureté de la wilaya sur ces arrestations, il m’a répondu ‘ Ne me parle pas…’ »
Depuis la matinée du mardi, la ville est sous tension alors que plusieurs magasins sont fermés.
Dans une vidéo amateur, on peut voir plusieurs dizaines de manifestants faire face aux forces de l’ordre aux cris de « Silmiya silmiya... (pacifique, pacifique) »
La région de Laghouat, l’une des localités les plus riches d’Algérie, vit depuis plusieurs semaines au rythme des grèves et des contestations des chômeurs et d’autres catégories sociales.
Depuis six jours, la population a décidé de camper devant le siège de la wilaya pour demander le départ des autorités locales accusées de corruption, de pratique des passe-droits dans les attributions de logements sociaux.
Sihem Balhi
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