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Il y a six ans, décédait Hadj Moussa Akhamokh

L’amenokal qui a milité toute sa vie pour l’intégrité de l’Algérie

vendredi 30 décembre 2011, par Tilelli

L’association Michaal Echahid en collaboration avec le forum El Moudjahid, a organisé hier une rencontre consacrée à la vie de la figure emblématique de la région du Hoggar et non moins grand militant de l’intégrité de l’Algérie en la personne de Hadj Moussa Akhamokh, décédé il y a six ans. La rencontre a été rehaussée par la présence de son fils Mohamed et de son neveu Ahmed Edebir ainsi qu’un panel de ses anciens compagnons, de ceux qui l’ont connu de près comme le sénateur Abderrazzak Bouhara, le Dr Ahcène Zeghidi, Leïla Tayeb, ancienne ministre, ainsi que des représentants de l’ONM, du MDN et de la DGSN. Le Dr Zeghidi devait, dans une excellente intervention rappeler succinctement le parcours de l’homme qui a toujours refusé l’offre alléchante de la France coloniale qui visait l’amputation de l’Algérie de son Grand-Sud. Hadj Moussa a vécu dans une famille de résistants puisque son père, son oncle et son grandpère sont inscrits parmi les meneurs de la résistance targuie ayant conduit déjà aux batailles de 1881(en même temps que celle de Bouamama), 1899, 1916 et 1917 au cours desquelles les tribus touareg ont enregistré des martyrs. Hadj Moussa né en 1921 a grandi dans cet esprit et cette culture jusqu’au déclenchement de la lutte armée de novembre 1954. En réponse à la propagande colonialiste en 1956 prétendant que la révolte ne concernait que quelques régions du Nord, Mohamed Djeghaba aidé des frères Akhamokh (Moussa et El Bey) font étendre la révolution dans toute la région du Hoggar et créent le Front du Sahara. L’amenokal Hadj Moussa qui a été reçu en 1960 en véritable VIP à Paris dans le but de le persuader de la division de l’Algérie a eu cette réponse, on ne peut plus claire : “Je ne vous demande pas l’indépendance de l’Algérie et je ne suis pas là pour demander d’être indépendant de l’Algérie.” Au lendemain de l’indépendance, Hadj Moussa Akhamokh est devenu pendant plusieurs mandats maire de la ville de Tamanrasset. Pour Leïla Tayeb, l’homme était de la trempe des grands militants et une référence au sein de l’APN. “Quand il prenait la parole c’était pour défendre l’unité du pays, comme il revenait souvent sur la nécessité de généraliser l’éducation dans la région du Hoggar et de donner à la femme la place qu’elle mérite au sein de la société algérienne”, dit-elle. Abderrazzak Bouhara, sénateur et ancien ministre qui a connu, pour sa part, l’amenokal, a tenu à rappeler la grande adhésion des citoyens de Tamanrasset et le rôle joué par ces derniers dans les négociations pour l’indépendance totale de l’Algérie. Il rectifie l’idée sur la participation de la région sud qui n’aurait prétendument vu le jour qu’après la naissance du front du Mali. “C’est faux ! Cette participation a existé bien avant”, souligne-t-il à ce sujet avant de revenir à la personne de feu Hadj Moussa Akhamokh dont il garde le souvenir d’un symbole de l’unité du pays. Une autre sénatrice au nom de Zahia Benarous, l’ancienne coqueluche du JT dans les années 90, se souvient de cette rencontre avec ce grand Targui, un poids lourd de la résistance et de la lutte pour l’indépendance. “Ces Touaregs fiers et valeureux, heureusement qu’ils sont encore là. Et tant qu’ils le seront on n’a pas peur pour l’Algérie”, lance-t-elle à l’adresse du fils et du neveu de Hadj Moussa. À noter que ces derniers ont été honorés lors de cette rencontre par Michaal Echahid.

Ali Fares Liberté, le 29 décembre 2011

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