Tamazgha
Accueil du site > Lu dans la presse > Algérie - Libye

Algérie - Libye

2 mai 2011

lundi 2 mai 2011, par Tilelli

MEDELCI EN VISITE DE TRAVAIL À WASHINGTON Le Maghreb en pole position

L’Expression, 2 Mai 2011

Les relations entre Alger et Washington se sont nettement raffermies

Sur invitation de son homologue, Hillary Clinton, le chef de la diplomatie algérienne entame aujourd’hui une visite dans la capitale américaine.

La visite que commence aujourd’hui à Washing-ton le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, à l’invitation de son homologue américaine, Hillary Clinton, intervient à un moment clé de la sous-région maghrébine. Il est patent qu’outre les relations, au demeurant excellentes, entre l’Algérie et les Etats-Unis, il sera sans doute aussi et surtout, question de la situation induite par la guerre qui sévit en Libye aux portes de l’Algérie. Mais pas seulement, d’autant plus que la révolte de la jeunesse arabe a introduit une nouvelle donne sur laquelle les traditionnels observateurs et analystes se perdent en conjectures. De fait, l’occasion se présente ainsi au chef de la diplomatie algérienne d’expliciter et d’expliquer la position de l’Algérie pas toujours bien comprise dans les chancelleries étrangères, notamment vis-à-vis de la guerre en Libye. L’autre point que les deux diplomates ne manqueront pas d’examiner est certes la situation dans le Sahel où l’activité d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmî) ne cesse d’inquiéter singulièrement après l’accaparement par Aqmi d’armes de guerre libyennes, renforçant de la sorte sa force de nuisance. S’il existe de nombreux points de convergence entre l’Algérie et les Etats-Unis sur la lutte antiterroriste, comme de ne faire aucune concession au terrorisme international, notamment le paiement de rançon aux terroristes, il reste néanmoins des points qui restent ou demandent à être éclairés, comme la position américaine vis-à-vis des révoltes arabes en général, de la guerre en Libye et l’ingérence étrangère en particulier. Ceci dit, il faut relever que les relations entre Alger et Washington se sont nettement raffermies ces dernières années faisant de l’Algérie un partenaire stratégique et incontournable pour les Etats-Unis, dans une région marquée par toutes sortes de turbulences et une instabilité dommageable pour son développement global. En effet, si Mme Clinton et M.Medelci feront le tour de la question pour ce qui est des développements géopolitiques que connaissent les régions du Maghreb et du Moyen-Orient, il est évident qu’ils examineront attentivement l’état des relations bilatérales qui, selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, ont connu un « renforcement substantiel » au cours des dernières années, précisant que le chef de la diplomatie algérienne « mènera avec ses interlocuteurs américains, dans le cadre d’un dialogue devenu régulier, des consultations approfondies sur les questions politiques internationales et régionales (situation au Maghreb, Sahel, Proche-Orient, conflit en Afrique, lutte contre le terrorisme....) ». Le même communiqué ajoute : « Cette visite traduit l’excellence des relations entre les deux pays » et souligne qu’elle « intervient dans le sillage des nombreuses visites croisées de responsables politiques, parlementaires et du monde des affaires qui sont autant de signes d’une volonté partagée pour conférer aux rapports algéro-américains une dimension plus ambitieuse en termes d’investissements et de partenariats ». En marge des discussions politiques, sera également abordée, indique-t-on, la question des relations commerciales entre les deux pays et de rappeler qu’en termes d’échanges commerciaux, les Etats-Unis « sont le premier partenaire commercial de l’Algérie avec un volume global d’échanges qui a atteint près de 16 milliards de dollars en 2010 ».

Othmane SIDDIK

Lire sure le site



SAHEL ET CRISE LIBYENNE

Alger déjoue le complot

« Faire face aux différents dangers potentiels »

Le chef d’état-major de l’ANP s’oppose à toute velléité d’ingérence étrangère au Maghreb.

L’Expression, 2 Mai 2011

La situation au Sahel suscite des inquiétudes légitimes qui sont aujourd’hui nettement formulées par les Etats de la région, notamment par l’Algérie qui se retrouve, malgré elle, exposée aux retombées de la crise libyenne. En effet, l’intervention militaire de l’Otan dans ce pays et ses dérives meurtrières qui commencent à être dénoncées même au sein de l’Europe, ainsi que la propagation du désordre à nos frontières, imposent à l’Algérie, principalement, une attitude ferme et la prise de dispositions supplémentaires afin de préserver une région sensible et vulnérable pour différentes raisons de risques sécuritaires « gravissimes » sur la région. Ces risques vont, selon des sources très au fait de la situation, au-delà de la menace terroriste et de la circulation des armes. La tournure prise par les événements fait naître un sentiment d’insécurité au sujet duquel des stratèges avertis mettent en garde sur un complot qui remet en cause la sécurité du Bassin méditerranéen. C’est presque une certitude, désormais pour les services de sécurité, qui confient que l’intervention militaire coalisée, relayée par l’Otan, ne serait qu’un détail faisant partie d’un scénario dont le théâtre n’est autre que l’Afrique du Nord. Les mêmes sources soulignent que les initiateurs de l’ingérence étrangère en Libye étaient parfaitement au courant des retombées néfastes sur toute la région sous l’oeil protecteur et bienveillant de la base militaire américaine Africom. Une ingérence que l’Algérie rejette globalement et dans le détail. C’est dans cet ordre d’idées que les pays membres du Cemoc, le Comité d’état-major opérationnel, conjoint, se sont réunis les 28 et 29 avril dernier à Bamako. Il ne s’agit plus de combattre Al Qaîda au Maghreb et le crime organisé, mais de se concerter en vue d’élaborer une politique commune face aux visées non déclarées de certaines puissances occidentales qui, assurent nos sources, envisagent une intervention militaire terrestre en Libye.L’objectif serait d’installer le chaos et le désordre dans une région déjà rongée par une insécurité chronique et reconquérir, militairement s’il le faut, des territoires faisant partie des anciennes colonies africaines. Dans son allocution à Bamako, le chef d’état-major de l’ANP, le général-major Gaïd Salah, a usé d’un langage ferme en employant l’expression « faire face aux différents dangers potentiels ». Ce qui laisse croire que les dangers sont multiples, d’où la nécessité d’une perception commune et globale face à ces « dangers potentiels ». Le chef d’état-major a, par ailleurs, souligné, faisant allusion à ces énormes risques « ...Nous croyons fermement, pour ce qui nous concerne, que pour atteindre ces objectifs, la convergence des efforts s’impose, tout d’abord dans la perception commune des menaces et doit se traduire par une lutte ferme et coordonnée contre le terrorisme et le crime organisé. » Et d’ajouter : « Je suis en effet persuadé que vous partagez avec nous cette même conviction, à savoir qu’aucun de nos pays ne peut faire cavalier seul, car la stabilité de notre sous-région est intimement liée à une coopération régionale pour contrer tous les dangers d’où qu’ils proviennent. » Selon nos sources, les déclarations du général-major Gaïd Salah sont d’une extrême importance et peuvent se traduire par le fait que l’Algérie serait également visée, mais avant de l’atteindre, confirment nos sources, il faut avoir la mainmise sur le Sud de la Libye et sous prétexte de chasser Al Qaîda de cette zone, mettre en application une stratégie dévastatrice pour planifier, et pourquoi pas, occuper une partie du Sud algérien. Pour le chef d’état-major, « l’heure est donc à la coopération, à l’entraide et aux actions concertées pour combattre le terrorisme et juguler tout risque et facteurs de subversion et d’instabilité afin d’épargner à nos pays les conséquences néfastes qui en découlent (...) Ce n’est qu’à la faveur d’une prise de conscience collective du destin commun et de l’intérêt régional que l’on peut asseoir les bases d’une stabilité durable et réduire les germes des conflits qui couvent dans notre sous région ». Concernant la lutte antiterroriste le général-major Gaïd Salah a mis l’accent sur la mise en oeuvre d’un ensemble d’actions d’urgence par chacun des pays membres, rappelant : « Pour ce qui nous concerne, nous restons toujours animés de la même conviction et de la même détermination à combattre le terrorisme et à coordonner nos efforts avec nos voisins et nous continuerons à appeler à la prise de conscience collective, à la volonté commune et au respect des engagements, car nous sommes convaincus que c’est la seule et unique voie possible pour triompher du fléau dévastateur du terrorisme ». La situation sécuritaire s’est nettement dégradée depuis les évènements survenus en Libye et notamment après l’intervention militaire étrangère dans la région. Un fait qui inquiète au plus haut point les responsables militaires de l’Algérie, du Mali, du Niger et de la Mauritanie. Une source militaire malienne proche de la rencontre a confié à l’AFP, en soulignant s’appuyer sur un rapport sécuritaire de l’un des pays participants :« Nous sommes tous en alerte et nous nous tenons informés les uns les autres, il n’y a aujourd’hui aucun doute, plusieurs combattants d’Al Qaîda participent aux combats en Libye, il s’agit d’islamistes libyens libérés par le gouvernement quelques semaines avant le déclenchement du conflit mi-février, des combattants libyens qui reviennent d’Afghanistan et d’autres qui viennent du Sahel où ils ont combattu dans les rangs d’Al Qaîda au Maghreb islamique ». Des précisions qui ont été rapportées dans nos précédentes éditions. Désormais au Sahel, l’heure n’est plus aux tergiversations.

Ikram GHIOUA
Lire sur le site




- Discours du président, réformes politiques, crise au FLN, relations avec le Maroc et la France… Entretien avec Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN et représentant personnel du Président (TSA, le 27 avril 2011)

- belkhadem répond à Abdeldjalil (Chourouq, 14 avril 2011)

- Salhi Chawki au Meeting du Pst « Nous voulons la chute du régime capitaliste » (Elwatan, 2 ami 2011)

Répondre à cet article